Les Chroniques de l'Imaginaire

Après la chute - Leymarie, Marie

Lilou a seize ans, et depuis cinq ans elle a intégré le pôle gymnastique de Toulon afin de faire partie des meilleures gymnastes de France. Elle a d’ailleurs déjà décroché une médaille de bronze lors d’une compétition internationale et elle vise désormais les jeux olympiques de Rio.

Mais son rêve se fracasse quand, à la suite d’une blessure au talon, son médecin de famille lui annonce qu’elle doit s’arrêter pendant deux mois afin de pouvoir guérir. Prise de panique à l’idée de rater sa vie, Lilou convainc sa mère de l’emmener chez un autre médecin, à qui elle ment un peu pour pouvoir reprendre plus vite. Elle reprend l’entraînement avec acharnement : elle veut aller aux Jeux Olympiques, sinon sa vie n’a pas de sens...

N’étant pas familière du domaine de la gymnastique, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Couplé au fait que, dans la première partie du livre, il y a énormément de phrases courtes, je n’ai pas accroché tout de suite.

Puis c’est venu. Je me suis intéressée à Lilou, à ses soucis, à sa façon de penser, et j’ai eu beaucoup de sympathie pour cette jeune fille qui a tout sacrifié pour vivre son rêve et doit réussir à en faire le deuil. Car c’est un processus de deuil auquel nous assistons dans la seconde partie du livre. Un processus long, douloureux, et surtout plein de questionnements sur la place de Lilou dans sa famille, mais aussi ailleurs. Comment vivre dans un monde où la gym n’est plus son monde ?

Un livre fort sur le monde impitoyable de la gymnastique à haut niveau, des entraînements harassants, du besoin de se dépasser, mais aussi un message à faire entendre à ces filles qui sont contraintes d’abandonner : il y a une vie en dehors de la gymnastique, et elle vaut le coup d’être vécue.

Un petit mot au sujet de la couverture que je trouve particulièrement réussie pour un livre sur ce thème. Le mouvement du corps de la gymnaste, associé à la typographie particulière utilisée pour le titre, donnent vraiment cette impression de chute inéluctable.

Pour terminer, un petit bémol qui n'enlève rien à la qualité de l'histoire : il reste quelques coquilles typographiques et orthographiques qui m'ont sorti de ma lecture à quelques endroits (par exemple page 246 : "cale" à la place de "cal").