Les Chroniques de l'Imaginaire

Le portrait de Dorian Gray - Wilde, Oscar

Basile Hallward est un peintre talentueux, que tout Londres s’arrache. Suite à la demande d’un de ses amis, il réalise le portrait de Dorian Gray, un jeune homme de bonne famille. Celui-ci s’éprend d’une jeune actrice, Sybil Vane, qui est chaque soir sur scène dans une pièce différente de Shakeaspeare. Dorian vante son talent auprès de tout son entourage et arrive à les convaincre d’aller la voir sur scène. Il leur avoue qu’il l’a même demandé en mariage, tellement il s’est épris d’elle et de sa façon de jouer l’amour.

Hélas, le soir de la représentation où tout le monde est présent pour venir l’admirer, Sybil semble avoir perdu son talent. Son jeu est sans âme, sans ferveur, et Dorian, complétement déstabilisé par ce brusque changement, reprend sa demande en mariage et quitte le théâtre après une violente dispute dans les loges avec la jeune fille.

Quand il rentre chez lui, il constate que le portrait qu’Hallward a réalisé de lui a légèrement changé depuis le matin. Sa bouche, si fraîche encore quelques heures auparavant, semble plus cynique et cruelle. Incrédule, il n’en croit tout d’abord pas ses yeux, mais au matin Dorian n’a plus de doute : son portrait reflète son âme…

Encore une fois, la collection Folio bilingue nous révèle une pépite de la littérature classique. Oscar Wilde nous livre ici un féroce plaidoyer pour l’art et la beauté via le personnage de Lord Henri, tout en nous présentant la laideur des âmes via le personnage de Dorian et de son évolution.

Dorian Gray se révèle de plus en plus cynique et vaniteux au fur et à mesure que l’histoire avance, et il devient de plus en plus antipathique, poussé en cela par Lord Henri qui semble faire une expérience sociale à travers lui.

J’ai mis un peu de temps à relire ce roman, que j’avais découvert quand j’étais adolescente, mais c’était pour mieux le savourer. La langue de Wilde, tant en anglais qu’en français, est un véritable bonheur, et même s’il y a énormément de soliloques et d’introspections, on ne s’ennuie pas un seul instant.

Une des choses que j’adore chez cet auteur, c’est sa plume mordante et son humour quand il décrit, d’un seul trait de plume un personnage ou une scène, mais aussi sa façon d’aborder l’art et le beau.

Une nouvelle réussite de cette collection, la double lecture en anglais et en français nous permet de voir parfois quelques subtilités linguistiques et les chemins empruntés par le traducteur pour nous amener au plus près du texte original.