Les Chroniques de l'Imaginaire

La petite voleuse de la Tour Eiffel - Manini, Jack & Richez, Hervé & Ratte, David

Si l'inspecteur Jules Dormoy, inspecteur de police dans ce Paris de 1904, a du mal à regarder le cadavre qui est en train d'être sorti de la Seine, c'est qu'il a ses raisons... Pour l'heure, son professionnalisme prend le dessus, et tout porte à croire que Jules, un autre, le pauvre artiste qui s'est suicidé, l'a fait à cause d'une peine de coeur. Une lettre en atteste, et Jules Dormoy récupère la lettre en question pour la ranger dans son portefeuille.

L'inspecteur ne se doute pas que ce simple geste va avoir des conséquences... Mais pour l'heure, c'est un autre personnage que l'on suit, près de la Tour Eiffel. L'homme en question porte une sacoche qui porte le symbole des francs-maçons. Il ne se doute pas qu'à midi, au moment où le canonnier donne son coup de canon, il fera partie des victimes d'un voleur qui profite que tous les Parisiens ont le nez en l'air à ce moment précis, au quotidien...

La sacoche en question renfermait des informations ultra confidentielles, du genre qui pourrait bien faire tomber le gouvernement en place, et remettre en question la Troisième République... C'est Jules Dormoy qui va être chargé de l'enquête, alors que lui-même a eu son portefeuille volé, vraisemblablement par le même voleur...

Pour l'heure, nul ne se doute que le voleur n'est autre que Juliette, une voleuse donc, qui est aussi une bienfaitrice pour les orphelins de Paris... La femme tombe sur la lettre du suicidé de la Seine. Elle pense que Jules Dormoy est sur le point de mettre fin à ses jours, par amour. Elle décide alors d'aller lui parler, pour éviter qu'il ne fasse un tel geste. Bien entendu, elle ignore totalement que ce Jules Dormoy est inspecteur de police, et qu'il n'est nullement l'auteur de cette lettre...

Après Le Canonnier de la Tour Eiffel, un autre one-shot des mêmes auteurs, au même lieu et à la même époque (et chez le même éditeur !), voilà que Hervé Richez et Jack Manini (au scénario), accompagnés de David Ratte (au dessin et à la couleur avec Mateo Ratte) nous font découvrir ce La petite voleuse de la Tour Eiffel, toujours donc chez Grand Angle.

Le livre est bien un one-shot, qui peut se lire totalement indépendamment de Le Canonnier de la Tour Eiffel, même si on retrouve certains clins d'œil, et certains personnages que l'on retrouve d'ailleurs avec un immense plaisir. Ainsi, l'atmosphère de ces deux one-shots est vraiment équivalente : on est dans le Paris de 1904, les costumes d'époque sont formidablement retranscrits, et on adore se retrouver plongé dans cette ambiance une nouvelle fois.

Et pour cause ! Les personnages que l'on croise ici sont encore une fois truculents et attachants, entre un inspecteur qui montre un côté formidablement humain, une Juliette qui possède un charme fou et la gouaille qui va avec, et d'autres personnages tout aussi réussis pour nous faire vivre cette histoire. En cela, les dessins et les couleurs de David Ratte sont d'une jolie finesse, et l'auteur est aussi à l'aise avec les personnages masculins ou féminins qu'avec les magnifiques décors de la capitale de l'époque.

Un one-shot à mettre encore une fois entre toutes les mains : il me tarde de me replonger dans cette atmosphère, si d'aventure un troisième one-shot était prévu !