Tremor Harding, fringant quinquagénaire, vit à Lagendonk (petite ville imaginaire). Il est un expert ultra-pointu en laser, tellement expert qu'il constate un beau matin qu'il n'a plus rien à apprendre, car il sait tout. Il décide alors de tenter une expérience ultime, qu'il appellera le Projet : s'auto-consommer. Ce sera son ultime défi scientifique, existentiel et gastronomique (Tremor est en effet un fin gourmet !).
Il organise donc son départ définitif, vend tous ses biens pour faire construire un bunker dans lequel il pourra s'enfermer et mener à bien son projet. Il prévoit tout, pense à tout, la nourriture, la boisson, les épices pour agrémenter la viande, les livres de recettes, jusqu'aux livres de chirurgie pour apprendre à bien couper la chair sans blesser d'organes vitaux, ainsi qu'au petit chariot à roulettes qui lui servira de support quand il n'aura plus ses jambes.
Après quelques mois de préparation, il s'enferme dans son bunker et commence son programme. Il a un tableau calorique strict à respecter pour équilibrer sa perte de poids, la réduction de son activité physique progressive et ses apports caloriques. Le premier repas est composé de son mollet, mariné dans une sauce au vin. C'est délicieux !
Pendant ce temps, dans différents endroits de la planète, des hommes voient apparaitre mystérieusement le mot Lagendonk sur un mur, sous une pierre, ou dans leurs pensées. Mus par un instinct incontrôlable, ils décident chacun de leur côté de se rendre dans la ville de Lagendonk, là où est construit le bunker de Tremor Harding.
Tremor va vivre des expériences complètement folles, qui vont l'emmener au plus profond de lui-même. Au fur et à mesure que son corps rétrécit, son mental va s'agrandir. Jusqu'à l'ultime repas...
Ce roman complètement déjanté m'a fait penser aux romans d'Arto Paasilina, qui ont toujours une idée de départ complètement loufoque, mais avec un fond philosophique et/ou sociologique fort.
C'est à la fois drôle, philosophique, sage, plein d'émotions mais aussi de sciences, science du corps humain, science naturelle, technologie (le laser). Certains passages sont parfois un peu longs à mon goût, mais le découpage en petits sous-chapitres rend la lecture très agréable et rapide.
C'est un roman vraiment inhabituel que je ne suis pas près d'oublier !