Quelques mois ont passé depuis le massacre qui a eu lieu dans le cirque Cicéro à Saint Ferdinand. Depuis, des familles entières sont parties, abandonnant un peu plus le village maudit. Quelques-uns savent que la fusillade n’a rien réglé, et que le dieu, qui était caché, est désormais ailleurs, avide de vengeance.
Venus fait partie de ceux qui ont quitté le village, mais dans un but bien précis : celui de retrouver L’église des Marchands de Sable, étroitement liée au dieu disparu, mais aussi Lucien Peña, un ancien professeur d’anthropologie, qui rôde en ville et que Venus soupçonne de savoir des choses sur le dieu et l’église.
Abraham et Penny, de leurs côtés, tentent de réfléchir à leur avenir, mais les fantômes de Saint Ferdinand ne semblent pas décidés à les laisser tranquille.
Quand j’ai choisi ce livre, j’ignorais que c’était le second tome d’une trilogie. Je suis restée un peu perdue et j’ai dû lire Le dieu caché pour pouvoir comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. Il serait peut-être judicieux de le signaler dans la fiche de présentation, rien sur la couverture ne laissant penser à un second tome d’une série.
Ce roman est toujours sous forme d’un roman choral, et on suit les différents protagonistes dans leur quête et leur enquête. On y retrouve plusieurs personnages connus de la première partie, mais aussi quelques nouveaux, comme Alice, dont la seule « utilité » est d’avoir un don pour le chant. Mais un chant porteur de magie : elle est capable, par exemple, d’endormir un auditoire entier par le biais de sa voix. Ce qui est un atout considérable pour L’Église des marchands de sable, qui a besoin d’elle afin de dominer le dieu.
Je reste assez mitigée sur cette lecture. Même si l’histoire n’est pas banale, elle ne m’a pas apporté les frissons de terreur promis. Alors oui les descriptions de ce qu’est capable de faire le dieu à ses victimes sont assez horribles, mais le fait que la narration ne soit pas d’un point de vue intérieur rend le tout assez désincarné, ce qui m’empêche d’éprouver de l’empathie. Et je n’arrive pas à ressentir quelque chose de spécial pour les personnages, qui, je trouve, n’évoluent pas vraiment entre le premier et le second tome, ou si peu.
Une autre frustration est qu’au bout de deux tomes on en sache toujours très peu sur le dieu. D’accord c’est un dieu cruel, sanguinaire, manipulateur mais pourquoi ? Très peu d’indices sont donnés, et à part apprendre que L’Église des Marchands de Sable veut aussi le manipuler, comme ont tenté de le faire certains habitants de Saint Ferdinand, on en reste encore là.
Pour moi on est très loin d’un Stephen King (souvent cité comme point de comparaison dans les critiques dithyrambiques associées à ce volume) qui arrive beaucoup mieux, je trouve, à poser des ambiances ou des personnages qui n’ont pas besoin d’être dans l’extrême pour donner des frissons.
On sent tout de même une certaine évolution dans l’écriture entre le premier et le second tome, peut être que dans le troisième le tout sera mieux maîtrisé et que les personnages auront évolués ? C’est ce que je souhaite en tout cas.