Dans le futur, la Terre est devenue un enfer. Tout y est devenu toxique et les ressources sont presque inexistantes. Une large partie de l’humanité a quitté la planète et s’est installée où elle le pouvait dans le système solaire. Sa survie dépend des ressources collectées dans le passé par les chronmen, des voyageurs temporels. James est l’un de ces voyageurs. Comme la plupart d’entre eux, il est à demi-suicidaire, dépressif et sans attache. Il ne peut cependant démissionner de son propre gré et doit remplir un quota de missions ou d’années d’engagement pour être libre. Il ne songe donc plus qu’à décrocher de gros contrats pour en finir au plus vite avec cette profession.
Alors, quand on lui propose un contrat compliqué, aux non-dits évidents, pour le compte d’une corporation trouble, il accepte à contre-cœur. En cas de succès, finis les voyages temporels et bonjour la belle vie pour son superviseur et lui. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu. James ne débarque pas dans une base militaire, comme l’enseignent les manuels d’histoire, mais dans une base scientifique à la pointe du progrès, dédiée au sauvetage de la planète Terre. Il rencontre Elise, une brillante scientifique qu’il ne peut se résoudre à abandonner sur place. Lui qui n’a jamais laissé place à ses sentiments brave tous les interdits et l’emmène avec lui dans le futur pour la sauver d’une mort certaine.
Les chronmen comme la corporation à l’origine du contrat sont à leurs trousses mais, alors que la situation semble désespérée, Elise fait une découverte inespérée : il serait encore possible de guérir la planète.
Time Salvager est le premier tome de la série du même nom. Ce premier opus ne dépaysera pas les amateurs de science-fiction et de voyage dans le temps : humanité sur le déclin, capitalisme tout puissant, populations pauvres livrées à elles-mêmes et cataclysme écologique, de nombreux ingrédients se retrouvent déjà dans d’autres ouvrages. S’y ajoute une histoire d’amour improbable et de rivalité féminine qui n’apporte pas non plus grand-chose de neuf. Pourtant, le roman contient quelques bonnes idées : un héros qui déteste son métier non pas en raison de son exercice en tant que tel mais parce qu’il lui rappelle sans cesse à quel point le passé était meilleur que le présent dans lequel il est condamné à retourner ; ou encore le type de menace écologique s’abattant sur la planète, et que je ne révélerai donc pas.
Au-delà des clichés, Time Salvager est une lecture très divertissante. L’action y est trépidante et les scènes de combat nombreuses. Les personnages sont aussi sympathiques bien que manquant parfois de profondeur. Le style d’écriture est efficace dans les scènes de dialogue comme d’action mais manque de splendeur dans les descriptions.
Time Salvager plaira surtout aux amateurs d’action dans un univers post apocalyptique où les grandes corporations se battent contre les faibles masses retournées à la nature. C’est assez basique mais efficace. Rien d’étonnant quand on sait que Michael Bay, connu pour ses blockbusters explosifs mais peu philosophiques, a posé une option sur la réalisation au cinéma de cette histoire avant même la fin de son écriture. En revanche, amateurs de voyages temporels, vous risquerez de rester sur votre faim car cette mécanique est somme toute peu utilisée.