Sylvain Guérin travaille pour GenTech, une grande société. Il mène une vie très routinière, se lève chaque matin à la même heure pour aller travailler, et écoute les nouvelles à la télévision en se préparant. Un matin semblable à tous les autres, il entend son nom à la télévision, associé à un effroyable accident de voiture. Son homonyme aurait péri dans les flammes.
Autre coïncidence, l’accident s’est produit sur la route qu’il emprunte tous les jours pour aller travailler. Ce qui le met en retard ce jour-là. Alors qu’il est bloqué dans les embouteillages, il reçoit un SMS d’un numéro inconnu qui l’exhorte à ne pas se rendre à son bureau, et surtout à ne pas répondre à la convocation de Michael, son supérieur.
Après avoir hésité, il n’a plus le choix. Michael a envoyé un de ses subordonnés le chercher et c’est un peu contraint et forcé que Sylvain se voit guider vers le bureau de son manager. Au détour d’un couloir, il est hélé par Catherine, une jeune femme employée au service informatique, qu'il ne connait pas vraiment. Celle-ci va tout faire pour le faire sortir de l’immeuble. Commence alors une course poursuite inattendue.
Ce roman est le premier roman de l’auteur. Habitué à faire de la vulgarisation scientifique sur sa chaîne YouTube E-Penser mais aussi dans deux précédents livres, Bruce Benramran se lance dans la littérature de genre avec ce thriller au rythme assez ébouriffant il faut bien l’avouer. L’histoire est plutôt bien ficelée et c’est un page turner assez efficace pour qu’on le lise jusqu’à la fin afin de comprendre ce qui s’est passé. C’est donc un très bon point. La taille des chapitres est parfaite pour ceux qui n’aiment pas les longueurs. En effet, des chapitres courts donnent une illusion de rapidité, et cela joue beaucoup sur l’impression de rythme très enlevé de cette histoire.
Mais tout n’est pas parfait. Loin de là. C’est un premier roman, et comme tout premier roman il souffre de plusieurs tares d’écriture qui m’ont un peu refroidie dans ma lecture. Je ne vais pas tout lister mais en vrac je peux citer la manière maladroite de présenter les différents protagonistes (toujours de la même façon, en un seul bloc, et ensuite on ne revient plus sur les détails donnés), les répétitions qui sont vraiment trop présentes tout au long du livre (autant les mots que les verbes), un peu trop de participe présent mais surtout beaucoup trop d’adverbes. Partout. Souvent inutiles. Vous allez me dire, quel est le soucis des adverbes ? Facile, ils alourdissent beaucoup le texte et le rythme et, hélas dans ce roman, sont souvent flanqués de verbes dit « faibles » (être, avoir, dire, aller, regarder, voir, mettre, prendre…). Sur ce point précis, je pense que c’est aussi un problème au niveau du travail éditorial qui n’a pas été, à mon goût, assez poussé avec un texte pas assez relu et donc qui manque de correction.
L’histoire m’a cependant assez intéressée pour que je ne m’arrête pas à ça. Même si j’ai beaucoup grommelé en voyant passer des problèmes de concordance des temps par moment, et certaines situations un peu tirées par les cheveux, j’ai utilisé ma suspension d’incrédulité pour apprécier l’histoire. Un autre bon point est que l’auteur sait de quoi il parle en matière d’informatique, ce qui donne du réalisme à l’utilisation des ordinateurs et de leurs capacités.
Je ne peux pas trop dévoiler de rebondissements (après tout on est dans un thriller), mais le livre en regorge, et il faut bien l’avouer, ils sont bien amenés dans l’ensemble.
Pour moi ce n’est pas le roman de l’année, mais c’est un premier roman très honnête. Ce livre est donc pour les amateurs de courses poursuites mâtinées de machinations subtiles, avec des technologies avancées, mais aussi des morceaux d’histoires qui se déroulent sur du long terme.