La plaine des morts : c'est dans ce lieu au nom prédestiné que va se jouer la grande bataille opposant les rebelles menés par le prince Schardt et le duc de Dinkwood aux troupes impériales loyales. Celles-ci incluent les soldats d'Alexis commandés par Léonate et ceux d'Eidonia commandés par Alan, mais également des troupes de la garde impériale et de l'armée frontalière. C'est le quatrième prince, Sirkus, surnommé le prince taciturne, qui en est le général en chef, pourtant celui que l'on surnomme le prince taciturne accepte de tenir compte des avis de Sheala, la jeune stratège d'Alexis. Le plan prévoit une attaque nocturne...
Ce cinquième volume de The Alexis Empire Chronicle est entièrement consacré à la Grande Révolte, à peine entamée dans le tome précédent. La tension monte inexorablement, ce qui n'est guère étonnant puisque nous sommes en plein dans le combat final clôturant le premier volume du roman adapté ici. Finis les moments de détente et les duels vite expédiés, cette fois c'est la guerre, avec des combats de grande envergure dans tous les sens. Dans tous les sens, mais pas chaotiques, car des deux bords la stratégie a été mûrement réfléchie pour surprendre l'ennemi.
Au milieu de ces affrontements importants se livrent également des combats plus singuliers. Les rangs des rebelles comptent quatre guerriers exceptionnels, les Saints Chevaliers, qui sont tellement impressionnants qu'ils viennent à bout de leurs adversaires ordinaires en un tour de main. Cela va donc être toute une gageure pour ceux qui leur sont confrontés : Augens le dieu manchot, chef d'état major du prince Sirkus, face à Bagun le champion de la grande épée, à la force colossale ; la petite Tiki et ses amis animaux face à Solid, le monstre aux bras d'acier, dont la force sans égale rime avec un appétit sexuel obsessif ; Alan face à Exhale, un excentrique virtuose de la double lame ; Garaï qui cherche à atteindre de ses flèches Graor l'as de la lance, à qui sa faculté visuelle exceptionnelle permet d'éviter les projectiles.
Entre combats de masse et combats individuels, stratégie et retournements de situation, le rythme est donc assez rapide, ne nous laissant pas de temps pour s'ennuyer. Les personnages sont nombreux, mais bien différenciables, donc on suit assez clairement la situation pourtant complexe.
Les dessins sont très bien réalisés, mettant en avant la fureur des combats mais exaltant également les sentiments nobles ou moins nobles des personnages. Ils sont forcément violents, et le sang coule à maintes occasions, mais le dessinateur ne tombe pas dans le gore et propose un travail graphique impressionnant. C'est certes à réserver à un public averti, mais ce n'est pas juste de la baston sanglante, il y a toute une dimension de stratégie militaire et de sentiments en plus de cela.
Les sixième et septième tomes viennent d'être publiés au Japon, et annoncés comme clôturant la série. Mais les autres volumes du light novel (qui en compte dix à ce jour) feront peut-être un jour l'objet d'une adaptation eux aussi ?
En attendant, cette série est une réussite pour qui aime les beaux combats mais aussi la stratégie et les nobles sentiments.
