Ce soir, Arzhur noie ses chagrins et ses regrets dans l'alcool, ce qui lui vaut une nouvelle bagarre, dont il ne sort pas vainqueur... L'ancien chevalier, déchu, a une mauvaise réputation, et seul son écuyer, Youenn, lui est encore fidèle. C'est aussi lui qui se méfie, lorsque trois vieilles femmes, dont l'apparence n'a rien à envier à celle de sorcières, viennent offrir de l'or pour demander à Arzhur de délivrer une jeune fille, princesse de son état, et de la livrer à son père...
Entre le manque d'argent et la photo d'une fille très jolie, Arzhur accepte le marché. L'endroit où Islen, c'est le nom de la fille, est retenue prisonnière est situé à un mois de voyage à cheval, dans une contrée où la réputation d'Arzhur n'a pas pu le précéder. Les trois vieilles femmes accompagnent Arzhur et Youenn, et fournissent une épée à l'ex-chevalier. Celle-ci sera très utile dans la bataille qui va suivre : Arzhur pourfendra de nombreux monstres, avant qu'Islen ne soit enfin libre...
Mais contre tout attente, Islen est furieuse. Triste d'avoir assisté à la mort de ces nombreux monstrueux compagnons. A présent, alors que les trois vieilles dames l'emmènent chez sa mère, elle appelle Arzhur à l'aide, pour qu'il l'amène chez son père. Ce n'est pas ce qui était prévu, mais Arzhur décide de perdre l'or promis pour défendre Islen des assauts des trois vieilles sorcières. A présent, la route sera longue, pour emmener Islen chez son père, avec une population qui considère qu'Islen est un monstre, comme l'était sa mère...
Il y a encore bien des secrets à découvrir, dans ce premier tome de Ténébreuse, qui paraît dans la prestigieuse collection Aire Libre de Dupuis. On retrouve ici Hubert au scénario (Peau d'Homme), ainsi que Vincent Mallié (Le Grand Mort, avec Loisel) au dessin et aux couleurs. Immédiatement, on est frappés par l'univers graphique, qu'on a déjà rencontré dans les huit tomes de la série Le Grand Mort, ou dans certains tomes de La Quête de l'Oiseau du Temps.
L'univers graphique emprunte énormément à l'univers de Loisel, et cela ne peut que favoriser, de façon terriblement efficace, l'immersion dans ce récit de chevalerie. Les couleurs sont superbes, et les ambiances, parfois sombres et glauques, empruntent volontiers à l'univers graphique d'un dessinateur comme Mohamed Aouamri, qui a fait des merveilles avec ses séries.
Au niveau du récit, le désormais défunt Hubert livre une histoire assez classique, mais parfaitement maitrisée. On s'attache rapidement à Arzhur, qui est un personnage plein de blessures dès le démarrage de ce premier tome, et on parvient rapidement à apprécier également le personnage d'Islen, qui n'est pas vraiment ce qu'on attend classiquement d'une princesse en détresse... Ainsi, si le classicisme est de mise en première partie, cette impression sera vite balayée, au fil des pages de ce premier tome.
Ténébreuse réussit ici parfaitement son démarrage, avec son univers graphique parfaitement adapté, ses personnages attachants, crédibles et maîtrisés, le tout dans des ambiances glauques à souhait. Il nous tarde de découvrir la suite de l'Aventure...
