Le temps passe, pour Ambre, qui est maintenant celle qu'on appelle la Loba, depuis la fin des années 70, et après avoir pris la relève de la Loba précédente... Avec ce titre, Ambre est une véritable amoureuse de la Nature. Elle y vit, et elle a pour mission de reconstituer le squelette de sa louve, qui a été tuée il y a bien des années par un groupe de chasseurs, désireux d'en finir avec les loups dans la région.
Ambre a bien entendu eu une vie, avant de devenir la nouvelle Loba. Notamment, elle a un petit garçon, Lucien, et elle a eu une autre enfant, une fille, mais qui est décédée à la naissance. Dans la famille, on ne se souvient plus que de l'urne funéraire, qui renfermait les cendres de la malheureuse âme, partie bien trop tôt...
Et puis, il y a tous les projets environnant, notamment ceux qui consistent à installer des éoliennes dans les champs aux alentours. Une offre alléchante, pour des agriculteurs qui ont de plus en plus de mal à vivre de leur récolte. Les compagnies ont intérêt à recueillir un maximum de signatures, même si c'est en le faisant en cachette du reste de la population locale... Un marché juteux et ultra-concurrentiel, qui risque bien de se faire contre toute logique naturelle, et contre les espèces protégées qui pourraient vivre dans ces lieux...
C'est encore une fois un vrai plaisir de parcourir les planches de Jean-Claude Servais, mises en couleurs par Raives, dans cette seconde et dernière partie du diptyque Le loup m'a dit, qui est édité dans la collection Aire Libre de Dupuis. Servais est à l'aise avec les paysages naturels et les animaux, et cela se ressent encore une fois dans ce tome. Les animaux sont magnifiques, les loups notamment. Les décors sont encore une fois de toute beauté, et les expressions d'Ambre notamment sont elles aussi parfaitement rendues.
Après avoir fait un historique de la relation entre l'Homme et le Loup dans le premier tome, ce second tome est plus l'occasion de faire passer des messages écologiques, notamment sous l'angle de la construction de parcs éoliens, qui peuvent aussi se faire avec un mépris total des habitants, et des espèces protégées environnantes.
Un diptyque qui se conclut de très belle manière, avec un clin d'œil à Orval, qui est un autre diptyque de Jean-Claude Servais, et qui est à mettre entre un maximum de mains.