Nous sommes sur Ordane, dans la ville d'Omnamül. La journée démarre sur les chapeaux de roue pour Altek, le futur empereur d'Omnamül qui ne rêve que de démocratie, et pour Lythek, sa soeur. Alors que les deux jeunes personnes sont en étude auprès d'Irliti, les voilà purement et simplement attaqués par des tueurs d'une rapidité et d'une efficacité qui font froid dans le dos.
Si les deux enfants de leurs défunts parents, l'ancien empereur Sandrek et Humelle, ont survécu, il n'empêche que Lythek est gravement blessée, et qu'elle nécessite des soins immédiats. C'est grâce à leur oncle, Grish, qu'ils ont pu se débarasser de leurs assaillants. Et il est à peine voilé que ces tueurs ont été envoyés par Lompyste, l'autre oncle d'Altek, qui pourrait devenir empereur si Altek venait à trépasser... Lompyste est toujours accompagné de ses deux fils, Frinoste et Marmül. Deux brutes qui seraient également bien heureux de voir Altek passer l'arme à gauche.
Et alors que l'enquête avance encore, c'est Irliti et Grish qui se rendent compte que le soleil est encore là, alors qu'il devrait avoir disparu depuis plusieurs minutes. Un phénomène étrange, qui pousse Irliti à se rendre dans la grande loge d'Omnamül, auprès des douze Astrantes impériaux dont elle fait partie. Le monde arrête de tourner autour du soleil, et pour Irliti, l'explication pourrait se cacher chez les Eïdes et le fameux fleuve Styx dont ils ont le secret. Une explication immédiatement rejetée par les autres Astrantes, qui ne voient là qu'un délire qu'ils balayent d'une main. De quoi rendre Irliti folle de rage...
C'est à Christophe Arleston (qu'on ne présente plus) et Dimat (au dessin) que l'on doit ce premier tome d'une nouvelle série fantastique, qui paraît chez Drakoo. L'occasion nous est ici donnée de découvrir un nouvel univers imaginé par l'auteur de bien des séries dans le monde de Troy, en admirant des dessins précis et détaillés de la dessinatrice de certains tomes de la série Elfes, qui paraît chez Soleil. Il est à noter que les couleurs de Florence Torta sont vives et colorées, participant pleinement à l'immersion dans un univers où le fantastique et la fantasy s'entremêlent largement.
Au niveau du récit, on a quelque chose de maîtrisé, avec certaines planches qui permettent à tel ou tel personnage de se présenter. L'idée d'avoir les deux corbeaux comme observateurs des différentes scènes est également un plus original, très bien amené, qui permet aussi d'apporter cette touche d'humour bienvenue dans ce genre de série.
La série, La baroque épopée du monde qui ne voulait plus tourner, possède un titre inhabituellement long dans le monde du neuvième art, mais on peut dire qu'elle démarre ici de bien jolie manière, avec des personnages truculents et attachants, et des affaires de famille qui n'auront sans doute pas fini de nous surprendre. C'est plein d'humour et bien réalisé : pas forcément très original, mais la série a le mérite de ne pas se prendre au sérieux, allant même jusqu'à se moquer des codes du genre. Une bien jolie réussite donc !
