Avalkyra Pyromaque, la Reine couronnée de plumes, est sortie défigurée de la dernière bataille. Sa nièce Véronyka ne l'a pas soutenue comme elle l'espérait, et le semblant d'amour qu'elle ressentait pour elle s'est transformé en haine. Une haine affolante, englobant Véronyka, ses amis, Pyra, l'Empire aurain ! Puisqu'elle est rejetée en tant que Reine, alors elle détruira tout ce qu'elle n'a pas pu obtenir. Son cœur déjà froid n'est plus désormais empli que de ténèbres. De ces ténèbres sont nées une nouvelle âme sœur pour la Reine resuscitée : non pas un phénix, oiseau de lumière, mais une stryge, son exact opposé. Avalkyra est la première Dresseuse de stryge, et ne désire plus qu'en mener une horde qui la rendra toute puissante pour anéantir toute vie et ainsi assouvir sa vengeance.
Revenue parmi les Dresseurs de phénix, Véronyka a vu son identité dévoilée à ses amis. Si cela lui vaut un rôle plus important parmi les siens, elle sait parfaitement qu'elle a également la responsabilité d'affronter Avalkyra, pour sauver ceux qu'elle aime. Mais elle a beau s'entraîner, elle ne se sent pas encore à la hauteur, sans même parler de revendiquer son titre d'héritière de l'Empire. Elle ne souhaite pas non plus éliminer sa tante/sœur adoptive, à laquelle elle est liée par un lien indéfectible. Elle est persuadée que malgré les apparences, il est peut-être encore temps de la sauver !
De plus, les Dresseurs de phénix sont pris entre deux feux. Il leur faut affronter Avalkyra pour l'empêcher de tout détruire. Mais il leur faut également envisager une guerre imminente contre l'Empire, car l'ambitieux Roland pousse le Grand Conseil à déclarer la guerre à Pyra et aux Dresseurs. Or il retient en otage Tristan, le fils du commandant des Dresseurs et amoureux de Véronyka.
Si je me suis parfois un peu ennuyée dans les deux premiers tomes de la trilogie Soeurs de sang, cela n'a pas été le cas ici dans le troisième et dernier tome. Confrontations, combats, surprises, tout s'enchaîne sans temps mort ni longue réflexion. Certes, cela a parfois un goût de resucée et le lecteur peut se demander quand Véronyka va arrêter de se jeter tête baissée dans tous les pièges que lui tend Val, par exemple. Mais comme l'action continue, on n'a pas trop le temps d'y penser, le tout nous menant vers un final épique.
Le récit met en avant les différents protagonistes, avec des chapitres consacrés à chacun, que ce soient les deux Pyromaque, Tristan, Sev ou même Mésange ou Elliot. Cela permet de garder un œil sur les différents théâtres des opérations, tout en comprenant les sentiments de chacun, ce qui est plutôt agréable.
Il s'agit d'une série jeunesse (mais pas pour les trop petits quand même, vu la taille des pavés !) et on n'échappe pas à quelques facilités : des personnages tout noirs ou tout blancs, des retournements de situation un peu rapides et d'une manière générale un dégoulinage de bons sentiments, les gentils évitant toujours au maximum d'user de violence, même envers les méchants. Sans compter les diverses romances qui se nouent au fil des pages et qui sont évidemment destinées à avoir une fin heureuse. Rien de gênant cependant, car la plume est ici très prenante et permet de passer outre ces défauts.
Voilà une belle série pour les amateurs de fantasy jeunesse, avec une bonne dose de magie, d'amitié et de combats. A conseiller sans souci à tous les ado qui apprécient ce mélange !
