1927. Robert Olmstead est un jeune homme qui, pour fêter sa majorité, décide de visiter la Nouvelle Angleterre en « touriste amateur d’antiquités et de généalogie ». Bien que plusieurs personnes le lui déconseillent, il décide d’aller visiter la ville d’Innsmouth, dont le passé récent semble très sombre, et l’histoire un peu trop mystérieuse.
La visite de la société historique de Newburyport conforte le jeune homme dans son envie de découvrir Innsmouth. En effet, des bijoux aux formes et aux thèmes étranges y sont exposés, et ils proviennent tous de la petite ville portuaire. Robert décide donc de prendre le seul bus qui se rend à Innsmouth, même si tout ceux à qui il parle de son projet le lui déconseillent.
Quand le bus arrive, le jeune homme se rend compte que le chauffeur et les rares passagers sont atteints de difformités étranges - yeux globuleux, peau abîmée, pieds immense et démarche claudicante - et qu’émane autour d’eux une écœurante odeur de poisson. Le bus lui-même en est imprégné, ce qui ajoute au délabrement général que Robert constate quand il monte à l’intérieur.
Quand le bus atteint enfin la petite ville côtière, Robert découvre un endroit plutôt délabré, avec des maisons à demi effondrées, mais aussi un port ensablé toujours protégé par une digue de pierre. Bien que l’atmosphère générale soit lugubre et les autochtones méfiants, le jeune homme confie sa valise au seul hôtel de la ville et décide de visiter les lieux. Ce qu’il va découvrir va le marquer à tout jamais.
Le cauchemar d’Innsmouth est une nouvelle de Lovecraft dont l’histoire fait partie des fondations du mythe de Cthulhu. Avec ses étranges habitants et son aura mystérieuse, on plonge directement dans un lieu oppressant, magnifiquement rendu par le dessin de Gou Tanabe. Son style semi réaliste allié à un souci du détail rend l’ensemble remarquable et chaque page donne envie de découvrir la suite de l’histoire.
Cette première partie d’une des nouvelles les plus connues de l’auteur est la sixième adaptation d’une histoire de Lovecraft que réalise le mangaka, et c’est une nouvelle fois une réussite. On sent bien l’oppression des lieux, et j’ai beaucoup aimé sa vision des bijoux — la tiare en particulier — qui est à la fois somptueuse et horrible, exactement telle que Lovecraft l’a décrite dans son texte.
Et on a souvent envie de dire à Robert que rester là n’est peut-être pas une bonne idée…
Pour cette histoire, la couverture en simili cuir est d'un bleu vert très foncé et s'allie à merveille avec l'atmosphère générale et le thème de l'histoire.
Une adaptation une nouvelle fois réussie qui donne envie de savoir la suite !