N°252, Rue Monsieur-Le-Prince : le narrateur de cette histoire vient rendre visite à l’un de ses amis qui vient d’hériter d’une grand-tante qu’il n’aimait guère. Ladite grand-tante lui a légué plusieurs biens, dont une maison dans Paris qui résiste à toute tentative d’être occupée. Des fantômes hanteraient les lieux. Aidés de deux amis qui étudient la médecine, le narrateur et son ami décident de passer la nuit dans l’endroit maudit afin de se rendre compte par eux-mêmes de la véracité des histoires qui courent sur ce lieu.
Le donjon de Kropfsberg : le fantôme du comte Albert hante le donjon délabré de Kropfsberg. Le donjon a été incendié par le comte, et tous ses invités ont péri à l’intérieur, ainsi que le châtelain qui contemplait le désastre qu’il avait provoqué. Ruppert et son ami Otto décident d’y passer la nuit malgré les mises en garde de l’aubergiste du coin.
La villa blanche : 1888, Italie. Deux jeunes hommes décident de prendre le train pour se rendre dans les ruines des temples de Paestum. Ils décident de prendre un peu leur temps pour visiter et finissent par rater de peu le dernier train de la journée, dont les horaires venaient tout juste de changer. Ils réussissent à trouver un hébergement dans la villa Bianci, une bâtisse délabrée, mais le seul endroit où on les accepte pour la nuit.
Sœur Maddalena : à Palerme les mêmes étudiants que dans la nouvelle La villa blanche sont invités par le Cavaliere à séjourner dans le couvent Santa Catarina où on leur annonce que lors de la première nuit ils recevront sans doute la visite de Sœur Maddalena. Mais une visite non hostile, et sans doute unique, car le fantôme ne se montre qu’une seule fois aux visiteurs, souvent lors de leur première nuit sur les lieux.
Notre dame-des-eaux : Finistère, 1890, Pontivy. Des peintres viennent de loin pour poser sur leur toile l’église de Notre Dame-Des-Eaux qui, malgré un aspect extérieur très moyen, est un joyau architectural de la Renaissance. Un jour, Jean d’Yriex, le plus jeune de la bande de peintres, est pris d’une sorte de folie lors d’une chevauchée, et tente d’entraîner la monture de l’un de ses compagnons vers les falaises. Très vite, chacun se rend compte que le jeune homme perd la tête et, quand il disparait, tout le monde le croit très rapidement mort.
La vallée morte : Olof Ehrensvärd est un Suédois installé depuis de longues années aux États-Unis. Il raconte parfois des histoire de chez lui, quand il était encore jeune. Quand le jeune garçon a une douzaine d’années, accompagné de son meilleur ami, ils se rendent chez un vieil homme afin de lui acheter un chiot. Au retour, alors que la nuit tombe, les deux garçons se perdent et vivent une aventure terrifiante dans la forêt.
Le livre s’ouvre sur une longue introduction de trente pages, où la vie de Ralph Adams Cram est déroulée afin de nous faire comprendre l’influence que les rencontres et les voyages qu’il a faits ont pu avoir sur son œuvre. L’auteur estimait que ce recueil de nouvelles était l’une de ses « premières sottises » alors qu’il se révèle être une bonne lecture dans le genre fantastique.
Dans ce recueil, chacune des descriptions qu’il fait des lieux que ses personnages découvrent sont toutes tirées de visites qu’il a lui-même effectuées au cours de sa vie, et cela donne le sentiment de voir à travers leurs yeux les lieux qu’ils explorent.
C’est donc un ensemble de nouvelles qui parlent toutes de fantômes. De ces histoires qu’on se raconte autour d’un feu de camp, avec une dimension horrifique importante, et une mise en situation qui l’est tout autant. L’auteur prend à chaque fois son temps pour poser son décor et la manière dont tout va basculer pour les protagonistes qui sont, la plupart du temps, prévenus de ce qu’ils risquent de rencontrer dans les lieux où ils décident de passer la nuit. Et même si on s’attend à la rencontre horrifique, il arrive à les rendre toutes uniques et nous fait plonger dans la détresse de ses héros.
J’aime beaucoup le format nouvelle, et j’ai passé un bon moment de lecture avec cet auteur dont je n’avais jamais entendu parler auparavant et, tout comme Lovecraft en son temps, je trouve dommage qu’il n’ait pas publié plus d’histoires.
Le livre en lui-même est de très bonne facture, mais on peut déplorer quelques coquilles au fil des pages, dont une qui se trouve dans les premiers paragraphes de la première nouvelle.