Troisième tome de l'excellentissime, sublimissime, merveilleuse série La dernière Geste. Heureusement, il en reste encore deux à venir ! Il est fortement conseillé d'avoir lu les deux précédents tomes pour apprécier celui-ci.
Dans ce troisième tome, Yuri et quelques Rats, dont Pyro le Feu-Follet, se sont exilés en Keltia. Yuri doit fuir le nouveau roi, Louis-Philippe, qui l'a déclarée morte, alors qu'il sait pertinemment que ce n'est pas vrai. De même, après l'évasion miraculeuse de sa mère Gabrielle, la reine, et de l'Ambassadeur japonais, pour ne pas perdre la face, il les a déclarés morts tous les deux. En vérité, ils se sont aussi réfugiés tous les deux en Keltia.
Yuri vit chez l'oncle Cliff, le beau-frère du regretté Edward Longway. Yuri se transforme en véritable femme keltienne, elle porte le kilt, elle se déplace à moto, elle s'épanouit. Seule lui manque Bran, sa meilleure amie Selkie, partie pour terminer son apprentissage de Barde.
Mais en France, des événements terribles se produisent. Dans la Grand'Gare de Paris, des soldats du roi de France attrapent un Aeling de la Rame Cinq et le marquent au fer au visage, comme un animal. En effet, les Français considèrent les fées comme des animaux domestiques, contrairement à Keltia et au Rail, qui les considèrent comme des êtres à part entière. Pour sauver son mari et ses deux fils qui sont également menacés par les soldats, Cers tire et tue un soldat.
C'est le début d'un incident diplomatique d'une importance majeure qui peut en quelques jours à peine déclencher une guerre mondiale. En représailles, la Capitaine Trente-Chênes est embastillée.
Tout avait été fait et mené de main de maître par la redoutable Duchesse, amie du roi, pour en arriver là.
Je ne peux pas en raconter plus, pour ne pas vous priver de la joie de découvrir tous ces événements, rebondissements et retournements de situation. C'est un tome très réussi, autant et peut-être même encore plus que les deux précédents, si cela est possible. Très politique, mais toujours très bien expliqué, on n'est jamais perdu, bien au contraire. Les relations commerciales entre les trois puissances sont détaillées de façon à ce que les enjeux paraissent constamment clairs et compréhensibles par tous.
Il y a de nouveaux personnages, comme Roussette, la petite gamine des rues qui sauve la vie de la Capitaine Trente-Chênes, Jo l'Hirondelle, la reine des espionne ou Loardan la petite amie de Pyro.
La fin du roman est marquante, certains disent "glaçante". Et c'est le cas.
L'écriture est toujours très maîtrisée, fine, ciselée. Les dialogues sont percutants, émaillés de termes bretons, anglais et japonais. Le langage des rues est bien respecté. D'un chapitre à l'autre, d'un sous-chapitre à l'autre, on suit plusieurs personnages, en Keltia, en France, sur le Rail, dans les bas-fonds parisiens, dans les salons feutrés du palais et des ambassades, dans la Salle du Conseil du Roi. Tout se met en place pour un final éblouissant.
On rit, on pleure, on tremble, on frémit d'impatience mais on déguste quand même les pages pour en apprécier toute leur saveur. Le plus dur maintenant va être d'attendre le prochain tome, que l'autrice, hélas, annonce avec un délai plus long que celui-ci.Si vous n'avez pas encore lu le premier tome, courez, foncez, vous ne le regretterez pas, foi de Marquise, fan absolue de La dernière Geste !
A noter qu'en début de roman un résumé complet rappelle les événements des précédents tomes. c'est une très bonne initiative que beaucoup d'auteurs devraient appliquer.