Tout le monde (ou presque) connait le film du même nom, dans lequel un enfant nait avec le visage, la constitution et l'esprit d'un vieillard et qui, au fur et à mesure qu'il grandit, va rajeunir, physiquement et mentalement, jusqu'à l'échéance finale et fatale.
Mais ce qu'on sait moins, c'est que ce film est inspiré d'une nouvelle écrite au début du XXe siècle par Francis Scott Fitzgerald. Cette nouvelle était à l'origine inséré dans le recueil de nouvelles Tales of the jazz publié en 1922.
Dans cette nouvelle, le principe est le même : un enfant nait vieux et va rajeunir au fil des ans. Mais il y a de nombreuses différences avec le film. En effet, lorsque l'enfant nait, il a l'aspect d'un vieillard, mais aussi sa taille, c'est-à-dire 1m72. Comment sa mère a-t-elle pu le porter et le mettre au monde ? On ne le saura pas. C'est la magie de l'écrivain, il fait et raconte ce qu'il veut, même si cela ne parait pas plausible du tout.
Benjamin vit avec ses parents. Au départ, son père a beaucoup de mal à accepter son fils, puis au fil des ans, lorsque celui-ci a rajeuni et ressemble au frère de son père, leurs relations vont s'embellir. De sa mère, il n'en est jamais question. D'ailleurs, dans cette nouvelle, les femmes sont très peu présentes, hormis la jeune femme que Benjamin épousera mais qui hélas va vieillir alors que lui-même continue à rajeunir.
L'écriture est agréable, facile à lire. L'auteur va s'attarder plus précisément sur certains moments de la vie de Benjamin, puis très peu sur d'autres. Le temps passe à toute allure. Plusieurs années peuvent être ainsi résumées en une seule phrase. C'est parfois assez déstabilisant. On aimerait en savoir plus.
Ce joli livre est illustré par Naïky. Toutes les pages, ou presque, présentent une belle illustration, le plus souvent en gris, mais parfois en couleurs. On voit ainsi le rajeunissement de Benjamin, mais aussi une horloge qui, peu à peu, disparait, pour symboliser le temps qui passe et l'échéance inéluctable.
Les illustrations sont élégantes et sobres et donnent encore plus de vie à cette bien étrange histoire.
C'est un bel objet-livre à offrir ou à s'offrir.