L'histoire est simple : pas d'anecdote historique, pas de scène de guerre dans ce numéro. C'est plus un concentré de sentiments, centré sur Blutch. En effet, lorsque Blutch et Chesterfield rentrent de mission, ils apprennent que tous les chevaux ont été réquisitionnés. Y compris Arabesque, la jument de Blutch, celle qui sait comment réagir quand quelqu'un crie "Chaaaargez !!!".
Et là, c'est la catastrophe. Blutch sans Arabesque, c'est comme Obélix sans Idéfix. Impensable !
Les deux comparses partent alors à la recherche de la jument. Telle une enquête, ils vont aller de poste de combat en poste de combat, jusqu'à se retrouver chez les Confédérés où la jument a été vue la dernière fois.
C'est un numéro qui ne restera pas dans les annales. Sans grand relief, sans les traits d'humour auxquels on était habitués, c'est un peu plat. Pas de fait historique, pas de grande aventure, quelques timides sourires peuvent de temps en temps éclore sur nos lèvres (notamment quand Arabesque est droguée), mais cela reste en-deçà de ce que l'on connait de cette série. Cela manque aussi parfois de crédibilité : est-ce qu'un général d'armée en guerre accepterait vraiment aussi facilement que deux de ses hommes partent à la recherche d'un simple cheval (même si on sait bien que ce cheval n'est pas comme les autres) ?
Parfois même, j'ai trouvé les dessins un peu légers, ayant dans certaines vignettes du mal à distinguer Blutch de Chesterfield. Seule la belle Arabesque tire son épingle du jeu et apparait, superbement dessinée dans de nombreuses vignettes. Les piques que se lancent en temps ordinaire sans arrêt les deux héros manquent aussi dans ce numéro un brin nostalgique.
Nostalgie que l'on ressent, comme la fin d'un chapitre, le début d'un autre avec la nouvelle équipe qui a déjà produit le numéro 65.
Gageons que le numéro 66 sera à la hauteur !
