Comme mentionné dans l'éditorial, ce numéro est principalement orienté SF, ce qui ne pouvait que me plaire ! Il est aussi suffisamment varié pour convenir à tous les goûts. Enfin, il faut souligner que la superbe couverture, contrairement à l'habitude, n'est pas une oeuvre d'art humaine, mais une photo d'un évènement naturel, due au talent de Colin Surprenant.
Le matin, les arbres et leurs cadeaux, de Jean-Louis Trudel : Anghia Chandhry est chargée de délivrer en mains propres un avis de recouvrement de créance à la banque Erràzurriz, au Chili, et cela n'ira pas tout à fait sans mal. Voilà bien un auteur qui connaît la valeur d'une bonne première phrase, celle de cette nouvelle m'a beaucoup plu. Les suivantes aussi, c'est là une encourageante nouvelle solar-punk.
L'Artisan du déluge, de Dave Côté : Quand Aurel perd la RA sans laquelle il ne peut pas voir du tout, et pas vraiment vivre sa vie, son amie Léna lui promet de trouver une solution abordable. Mais le programme qu'elle trouve a des effets collatéraux très imprévus. Une très belle nouvelle qui mêle avec bonheur thèmes humanistes, SF et fantastique.
L'Autre Trame du temps, de Hugues Lictevout : Louise, la flic du temps, s'interroge quant à son indic, Mance, dont les informations contredisent l'Histoire qu'on la paye pour préserver, mais quand il est tué sous ses yeux, elle décide de trouver des réponses. Une nouvelle bien écrite, mais qui n'apporte pas grand-chose au thème.
Le Carrousel, d'Orson Scott Card : Un monde où les morts ressuscitent semble idéal, du fait que la peine de la séparation n'existe plus, mais Cyril, à l'usage, n'est franchement pas de cet avis. Mais à qui se plaindre ? Une histoire fantastique originale, qui met bien en relief ce qui différence les morts des vivants.
Les Cosmos invisibles, de Mario Tessier : Avec le mélange d'humour et de culture ébouriffante dont ses lecteurs sont familiers, l'auteur passe en revue une série d'univers plus improbables les uns que les autres, le dernier n'étant pas le plus étonnant.
Les descriptions se poursuivent, d'une façon différente, dans l'autre intervention de Mario Tessier dans ce numéro, puisque ses Carnets du Futurible sont consacrées aux cartes, fidèles, fictives, menteuses ou mentales, telles que les humains les ont dessinées depuis Ptolémée. C'est fascinant, d'une infinie variété, et pourrait bien me donner enfin à comprendre comment certains trouvent la géographie fascinante.
Enfin, les chroniqueurs et chroniqueuses des deux sections critiques donnent des pistes à suivre, ou à éviter, dans les parutions récentes des maisons d'édition des deux côtés de l'Atlantique.