Les Chroniques de l'Imaginaire

Le dévoreur d'âmes - Macumi, Malaïka

Bretagne, 1865. Anna a été rappelée au manoir familial après avoir grandi en pension loin de sa grand-mère. Orpheline, ses parents sont décédés à cause de la tuberculose ainsi qu’une bonne partie de sa famille.

Mais à dix-sept ans, on s’ennuie facilement, surtout dans un manoir lugubre aux confins de la Bretagne. Anna a donc pris l’habitude de faire des promenades le long des falaises, jusqu’au jour où elle trébuche et tombe. L’accident l’amène aux portes de la Mort, et quand elle revient à elle, la jeune fille n’arrive plus à articuler un son au grand mécontentement de sa grand-mère, qui la trouve de plus en plus sotte.

Anna arrive néanmoins à se faire comprendre en écrivant frénétiquement dans un carnet et, quand elle est seule, elle rédige un journal afin de tenter de comprendre ce qui lui arrive. En effet, elle a l’impression d’avoir passé un horrible moment dans un monde parallèle terrifiant où des êtres malfaisant l’attendent. Et elle aimerait comprendre.

Je dois avouer que je n’ai pas du tout été enthousiasmé par cette lecture. Alors que j’aime beaucoup le gothique en littérature, le style de l’autrice ne m’a pas convaincue. En effet, comme l’autrice, on peut être professeur de lettres et ne pas savoir vraiment écrire. Entasser des participes présents et des adverbes ne donne pas systématiquement un bon roman gothique, et quand on y ajoute par-dessus des maladresse de style, de vocabulaire et de concordance des temps, le résultat se révèle moyen. Ajoutons à cela que cumuler des adjectifs tels que « odieux, misérable, sombre, obscur » ne crée pas de réelle atmosphère et que cela ne participe pas à une bonne description surtout quand les termes utilisés se révèlent antinomiques (chuintante et plainte par exemple dans « Les roues chuintantes d’une vieille carriole paysanne firent entendre une longue plainte saccadée sur la route qui menait à »).

L’histoire, quant à elle, n’a que peu d’intérêt. On a du mal à s’identifier à Anna, car elle se révèle plutôt terne et inintéressante et sa grand-mère réunit tous les poncifs de la méchante caricaturale. On a même droit de sa part à un long monologue d’explications comme dans les mauvais films, où le méchant dévoile tous ses plans au héros plus ou moins terrifié. Alors certes cela nous apporte quelques réponses à nos questions sur « pourquoi elle fait ça ? », mais cela donne un passage lourd et artificiel, à la limite du risible.

L’intrigue aurait mérité un meilleur développement car certains passages semblent bâclés pour passer à la suite, ou pire, insérés pour donner un peu d’habillage à l’ensemble.

Je n’ai donc pas été du tout convaincue par cette histoire et son écriture. La fin laisse présager d'une suite, je pense que je m'abstiendrai de la lire.

Un détail technique : le fichier .epub fait 2,5 MB, ce qui est très gros, et l’essentiel de ce poids vient d’une image qui fait plus de 2 MB à l’intérieur du fichier (ce qui est beaucoup trop).