Uther est un jeune professeur d’informatique qui est sollicité par son collègue Michel afin de venir en aide à Alexandre, un de ses amis curé. En effet, l’ordinateur de celui-ci est infecté par un virus qui semble plutôt costaud et qui se révèle effrayant. Des images horribles surgissent dès le lancement de la machine et Uther a bien du mal à venir à bout du virus.
Or, il s’avère que ce n’était pas un simple virus qui était contenu dans l’ordinateur, mais une sorte de rituel d’invocation. Et quand le démon surgit dans notre monde, il commence par assassiner Alexandre, avant de chercher un endroit où il pourrait se cacher pour ouvrir d’autres portails et faire venir d’autres démons des enfers.
Aidé d’un de ses élèves, James, avec qui il a sympathisé, et épaulé par une mystérieuse organisation en lien direct avec le Vatican, Uther va devoir affronter le démon pour tenter de le renvoyer d’où il vient.
Le bouclier obscur est le premier roman de John Lang et il a tous les défauts d’un premier roman. L’idée de départ était séduisante : un démon invoqué via un ordinateur, mais très vite, le côté technologique s’efface, et le combat du bien contre le mal prend le pas sur le reste.
L’histoire se révèle finalement très classique, avec un héros assez Marie-Sue (c’est-à-dire avec beaucoup de qualités, de chance, peu de défaut et doté d’un prénom très peu usité), et une trame qui avance quasiment en ligne droite vers le combat intermédiaire du milieu de l’histoire, puis le combat final.
On regrettera le manque de profondeur des personnages, qui ne permet pas de s’attacher à eux, mais surtout les grosses ficelles scénaristiques avec par exemple des personnages qui ne sont là que pour apporter un seul élément à l’intrigue avant de disparaitre (Michel en est le meilleur exemple, il donne la « quête » à Uther, puis disparait du paysage, puis plus tard le groupe d’intervention qui fait juste acte de présence après avoir donné les « armes » aux héros sans participer au combat final). Cela donne un résultat assez artificiel et on sent la volonté de l’auteur de se focaliser uniquement sur son personnage principal.
On peut saluer le fait que chaque élément apporté à l’intrigue est expliqué (les rats par exemple), mais les explications sont amenées de manière très maladroite, un peu à la manière d’un maître de jeu qui place ses pions et ses indices au fur et à mesure de l’avancée de la partie. Mais nous sommes dans un roman, et le déroulé en devient très artificiel (puisqu’on s’attend très vite à avoir une explication parfois abracadabrantesque sur certains détails), et parfois cela devient risible (la potion pour être plus fort parce que les armures et les armes sont lourdes m’a fait bondir par exemple).
Bref, une histoire qui aurait pu être intéressante mais qui se révèle trop classique dans son schéma et son déroulement, avec au final peu d’enjeu intéressant pour le lecteur.