Les Chroniques de l'Imaginaire

La clef rouge : contes - Leblanc, Maurice

L’enveloppe aux cachets rouges : un homme dont la femme vient de mourir découvre une pile de lettres cachées dans le double fond d’un coffret.

La charité : un Français qui visite Berlin lit un article sur les mendiants et refuse l’aumône à l’un de ses compatriotes.

La clef rouge : un homme raconte l’histoire de son mariage à un ami qu’il n’a pas vu depuis longtemps.

Spleen : un riche excentrique cherche le meilleur moyen de sortir de son ennui permanent.

Le correspondant : un homme s’invente une vie riche via une correspondance soutenue avec lui-même.

La trahison : un homme se persuade que sa femme l’a trompé.

A la catastrophe : un homme s’arrête dans une auberge situé à un endroit tragique.

Les noces de la morte : Enguerrand vient de perdre sa femme qu’il aimait tendrement. Il apprend par un de leur voisin qu’elle l’a aimé toute sa vie, mais que son corps ne lui avait jamais appartenu.

Le pari : un jeune homme est jugé pour des meurtres qu’il a commis, et il raconte à ses juges les circonstances qui l’ont amené là.

La hache : une femme raconte la passion d’un homme qui s’est épris d’elle.

L’arbre : un homme en veut à un arbre car il pense que celui-ci a causé sa chute quand il était petit, le laissant boiteux.

Les épingles d’or : une femme raconte comment elle a crevé les yeux de son mari par jalousie.

Le sauvetage : le jour de ses noces, un marin et ses amis se jettent à l’eau pour sauver un naufragé.

« Dame jeune et jolie » : un homme se rend à un rendez-vous mystérieux avec une inconnue qui a passé une petite annonce dans un journal.

Ma vie : un homme raconte l’amour qu’il a porté à une femme sa vie durant.

Un effroyable mystère : un ancien procureur raconte au cours d’une soirée la plus sordide histoire de crime qu’il a croisé au cours de sa carrière.

La réalité : l’écrivain raconte comment certaines personnes pensent avoir une merveilleuse idée d’histoire qu’il pourrait écrire.

Le masque du sommeil : un jeune marié se rend compte que le visage de sa femme ressemble à celui d’une morte quand elle dort.

Le crime du cercle de la rue Cambon : présenté sous forme d’article de journal, cette nouvelle raconte comment est mort un joueur trop chanceux lors d’une soirée de jeux.

Le drame : à nouveau, un ancien juge raconte un crime horrible et étrange.

La haine : deux vieilles filles se promènent, et chacune de leurs apparitions soulèvent des questions dont nul n’a la réponse.

Le serment : une jeune fille doit aller au château du village pour chercher la pendule que la propriétaire des lieux voudrait recevoir dans sa maison de campagne.

Une promenade : un homme emmène une inconnu en promenade dans son automobile.

Noël tragique : deux jeunes hommes décident de se rendre à la messe de minuit dans leur automobile.

Vieille noblesse : un peintre est aidé par un couple de nobles qui l’escortent dans leur voiture.

Ma fiancée : un jeune homme emmène sa fiancée faire une promenade à vélo. Mais le vélo culbute et la fiancée décède.

Au fond d’un cœur : un jeune chauffeur s’éprend de sa maîtresse qui, hélas pour lui, a un amant.

Les ruines de Buoux : un jeune homme se promène dans des ruines et y découvre une jeune femme agonisante.

Une bonne surprise : un homme va faire une promenade à bicyclette et sur le retour suit une ambulance.

La mort passa… Une femme a une prémonition quand son mari souhaite aller essayer la nouvelle voiture qu’il vient d’acquérir.

Le tournant : un mari emmène sa femme enceinte faire des courses folles en automobile, et elle ne comprend pas pourquoi il lui impose cela.

L’épouvante : un homme provoque sans le vouloir le décès d’une jeune fille et doit l’annoncer à ses parents.

Au-delà des douleurs humaines : la vie parsemée de drames d’une femme mariée et qui perd tout.

La vierge de fer : un homme visite Nuremberg et découvre l’instrument de torture appelé « La vierge de fer ». Celle-ci va finir par lui parler…

Le visage vert nous livre ici un recueil de contes cruels précédés d’une préface qui explique les choix des textes et certains des liens qui les unissent. Comme d’habitude, j’ai préféré lire ladite préface après avoir lu le livre, et j’ai bien fait, certains liens y sont révélés et je trouve ça dommage de les connaître par avance. Mais cela n’enlève rien à l’intérêt de cette préface qui explique les démarches et les choix éditoriaux, mais qui explique aussi la récurrence de certains thèmes que l’on retrouve tout au long du recueil.

Certaines nouvelles m’ont plus marquée que d’autres (Le pari par exemple) mais toutes sont très intéressantes à lire. Rédigées d’une plume à la fois féroces et humoristique, Maurice Leblanc arrive à nous faire entrer en quelques lignes dans des univers qu’il connait bien, nous brosse des portraits de personnages parfois haïssables à souhait, mais souvent pathétiques.

L’art de la chute est très bien maîtrisé, ce qui est plutôt difficile quand on écrit des nouvelles et même si, souvent pour mes yeux de lectrices contemporaine et boulimique, les ficelles sont grossières, elles n’en demeurent pas moins efficaces. A noter que la parution de ces nouvelles s'est étalée de 1890 à 1911.

Je conseille ce recueil à ceux qui aiment les contes et les nouvelles pleine de noirceur, mais aussi à ceux qui aiment simplement la plume de Leblanc.