Les Chroniques de l'Imaginaire

Les lumières du Nord - Roberts, Nora

Hanté par la mort de son coéquipier et ami Jack, Ignatious Burke, dit « Nate », quitte les ruelles sordides de Baltimore pour débarquer dans une petite ville d’Alaska en tant que nouveau shérif de la police locale. Pas vraiment habitué au froid ni à la nuit qui tombe à midi, il arrive néanmoins à prendre progressivement ses marques et se familiarise avec cette petite bourgade de cinq cents habitants. 

Parmi eux, il y a notamment Charlene, propriétaire téméraire et insolente du Lodge, un établissement qui sert à la fois d’hôtel, de bar, de restaurant et de centre de rencontres. Et les rencontres dans cet endroit des plus reculés, c’est un peu ce qui anime les rudes et longues soirées d’hiver. Surtout quand se présentent des « cheechakos », ces nouveaux arrivants qui attisent la curiosité autant qu’ils suscitent la méfiance. 

Quand Nate tombe sous le charme de Meg, la fille de la patronne, ça corse encore davantage les évènements. Lui et la jeune femme, pilote d’avion au caractère bien trempé, entament une relation en tentant de rester discrets jusqu’à ce qu’une tempête les conduise à porter assistance à un groupe de jeunes gens coincés dans la montagne. Ces derniers, abrités dans une grotte, ont découvert un corps avec un piolet planté dans la poitrine. 

Rapidement identifié grâce à son bon état de conservation dans le froid, le cadavre se trouve être celui du père de Meg, disparu des années plus tôt. De retour au village, la nouvelle fait rapidement le tour parmi les habitants d’ordinaire plutôt coutumiers de petits larcins et autres bagarres alcoolisées que de randonnées mortelles. Le suicide d’un ancien ami de la victime vient brouiller les pistes et conduit ainsi Nate à relancer l’enquête.

C’était la première fois que je lisais un roman de l’Américaine Nora Roberts. Une autrice que j’associais jusqu’alors plutôt à de la romance contemporaine. J’ai donc sauté sur l’occasion lorsque les éditions J’ai Lu ont proposé un nouveau tirage de ce thriller, davantage orienté dans mon genre de prédilection. Pourtant le rendez-vous tant attendu n’a pas eu l’effet escompté. On ne peut pas dire que la rencontre avec la plume de l’autrice ait été ratée mais j’ai la sensation désagréable d’avoir lu pour lire, sans grande émotion et sans véritable emballement. 

L’histoire est à la fois parsemée de détails qui alourdissent la lecture et retardent l’entrée dans l’intrigue, et en même temps s’il n’y avait pas la magie de ce décor si précis et réaliste, elle resterait platement prévisible dans son déroulement. Les relations entre les personnages ne sont pas très intéressantes, j’ai trouvé les traits de caractères un peu caricaturaux et ce manque de profondeur et d’originalité a mis une certaine distance qui a manqué me faire décrocher à plusieurs reprises de ma lecture.

Mais j’ai tenu bon et j’avoue que les paysages sauvages de l’Alaska y sont pour beaucoup. J’ai adoré imaginer le pic sans nom qui domine la ville fictive de Lunacy et plonge les habitants dans les longues nuits de l’hiver. Au fil des pages, j’ai réussi à patiner sur les lacs, pêcher sous la glace et me promener tantôt à skis, tantôt à raquettes dans un véritable décor de carte postale qui, je suis sûre, ne manquera pas de ravir les inconditionnels de Nora Roberts.