L'heure est à la déprime, pour Daniel, qui va devoir se séparer de ses deux mamans et de ses jeux vidéos durant deux semaines entières... L'adolescent va devoir se rendre chez ses grand-parents, et ces derniers vivent en forêt, bien loin de toute connexion à Internet, et il n'y a pas le moindre écran, chez eux : l'enfer, pour un ado ultra-connecté à ses parties en ligne...
Et pour autant, il est clair que Daniel passe bien trop de temps dans ses mondes virtuels : l'adolescent est chétif et peu sociable, et ses grands parents se rendent bien compte qu'ils vont devoir redoubler d'idées, pour faire en sorte que ces vacances soient inoubliables pour leur unique petit-fils...
Alors, ce sont les voisins, parents de Selva, adolescente du même âge que Daniel, qui vont jouer un rôle clé pour faire un peu oublier les écrans à Daniel... Ils vont un peu jouer sur sa peur naturelle du noir et des loups pour lui proposer des épreuves à accomplir pour la reine louve, une entité qui est en réalité jouée par la mère de Selva...
Ainsi, Daniel prend goût aux excursions et aux missions qu'il doit accomplir : les journées sont bien remplies, pour trouver des fruits, faire des ricochets dans la rivière, tout en faisant de mieux en mieux connaissances avec ses grand-parents, qui sont pour le moins surprenants, notamment avec leur goût pour la musique et les guitares électriques...
C'est à des auteurs espagnols, Damian (au scénario) et Esteban Hernandez (aux dessins et aux couleurs) que l'on doit ce one-shot qui paraît chez Bamboo et qui fleure bon les balades en forêt... C'est avec beaucoup de plaisir que l'on suit ce jeune Daniel, à qui on a bien du mal à s'attacher en début de tome, et qui se déride plutôt rapidement, une fois ses mamans reparties et une fois Silva rencontrée...
Game au vert fait clairement la part belle à l'écologie et à la nostalgie de la façon de vivre et de s'amuser d'antan, et il n'est par ailleurs pas dénué d'humour, avec ce clin d'oeil inattendu et jouissif à Iron Maiden, qu'on ne voyait nullement venir, au sein de cette maison. Le contexte du one-shot est aussi très actuel, avec Daniel qui a deux mamans au lieu d'un papa et d'une maman : les LGBT apprécieront, tout en sachant que cela n'apporte rien de plus ou de moins au récit. Par ailleurs, on pourrait aussi nuancer sur le fait que les jeux vidéo, c'est mal : c'est sans doute un peu plus complexe que cela dans la réalité, et on peut tout à fait combiner les loisirs modernes et les excursions en forêt. Les auteurs nous font réfléchir sur ces sujets, et c'est là un très bon point pour ce one-shot.
On s'évade en nature avec ce Game au vert, et qu'on y passe un excellent moment : les dessins, épurés et lisibles, y sont pour beaucoup, et on ne peut que vivement conseiller la lecture de cette bande dessinée !