Lors de l’incendie d’une bibliothèque, seuls trois coffres ont été sauvé des flammes, et ce sont les récits contenus dans ces coffres qui nous sont livrés ici après leur traduction.
La légende du premier monde nous raconte l’histoire de Dwerkin, capable de comprendre les plantes et les attirant irrésistiblement. Il va devenir l’apprenti d’un maître des créatures et réussira à créer la créature semi végétale la plus aboutie puisqu’elle va réussir à donner la vie…
Ineffabilis Amor : Lotario dei Conti n’est qu’un simple enlumineur dans un monastère quand il fait la connaissance d’une faune, Soliane Rize-Line, dont il tombe éperdument amoureux. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la jeune faune a été envoyée parmi les humains afin de protéger son peuple, et que Lotario fait partie de leur destinée. Elle va tout faire pour rester dans sa sphère d’influence, et lui permettre de gravir les échelons jusqu’à sa nomination suprême : il sera le pape Innocent III.
Le crépuscule et l’aube : tout semble perdu pour Nelisse Velane et son peuple quand, à l’issue d’intenses affrontements, leur reine meurt. Mais au moment de trépasser, elle confie à Velane un secret. À elle de trouver Falco Matteoti, le seul artisan à pouvoir les aider.
Fille-de-joute : Kerth Killarden nous livre ici l’un des premiers faits d’arme de Cordwain, qui sera connu plus tard sous le surnom de bâtard de Kosigan. A la suite d’une bataille sanglante, seuls Cordwain et deux de ses camarades survivent. Pour ne pas se faire prendre en terre hostile, ils décident d’usurper l’identité d’un chevalier, retrouvé mort sur le bord de la route. Ils vont ensuite participer à des tournois pour gagner leur vie.
Cette nouvelle est un hommage au film Chevalier et reprend une bonne partie de la trame globale du film, mais la fin prend une tournure complètement différente, montrant ainsi que l’auteur sait s’approprier ses inspirations et jouer avec.
Le livre des merveilles du monde : où l’on suit les tribulations de Jehan de Mandeville envoyé en mission dans les contrées asiatiques. Avec des extraits de son journal de voyage.
Les jeux de la cour et du hasard.: sous forme de saynètes, on suit quelques personnages à la cour d’Angleterre. C’est à la fois burlesque et sérieux, avec des réparties vives et intelligentes. C'est clairement un hommage à Marivaux.
En six textes complètement différents, Fabien Cerutti nous livre d’autres facettes du monde qu’il a créé pour le Bâtard de Kosigan. Les personnages y sont tout aussi retords et intelligents que dans ses romans, et j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cet univers.
Plusieurs textes sont inédits, certains sont tirés d’anthologies, mais tous sont de qualités. On prend plaisir à chevaucher à travers les pays d’Europe, à découvrir de nouvelles races, à lire les journaux écrits par les héros de certaines histoires, à suivre des batailles décisives et à essayer de percer les méandres de certaines machinations perverses.
Chaque histoire possède son propre ton. Très soutenu pour la pièce de théâtre finale, le ton est beaucoup plus ordurier dans Fille-de-joute et cela donne une très grande vivacité au récit et une grande proximité avec les protagonistes.
Un très bon recueil pour ceux qui aiment l’univers du Bâtard de Kosigan, mais aussi une très bonne introduction pour ceux qui ne le connaissent pas, car il donne envie de lire les aventures de Cordwain.