C’est l’histoire d’un adolescent de seize ans, le narrateur, qui rencontre, une nuit de juillet lors d’un voyage en Russie, Volodia, un jeune homme de vingt-six ans. Entre les deux garçons, le désir s’embrase, les cœurs battent plus vite, les corps se frôlent et rêvent de se découvrir. C’est un coup de foudre, comme seuls les adolescents exaltés sont capables de ressentir, cette impression d’unique et d’ultime, cette incandescence alliée à une passion qui emporte tout.
C’est un roman court que nous offre là l’auteur. Un roman en grande partie autobiographique, semble-t-il, où on découvre la fougue amoureuse de la jeunesse, les émois des premières fois, les attentes, les rêves, les espoirs, mais aussi les déceptions propres à cet âge.
Écrit d’une plume magistrale, c’est un roman qui se lit d’une traite car on a l’impression d’être aux côtés de cet adolescent qui découvre l’amour. En filigrane, la sensualité qui de dégage de ces découvertes amoureuses, des attentes et des espoirs, se heurte au pays où cette découverte se fait : la Russie encore en pleine guerre froide, encore très surveillée.
Tout au long du livre, l’auteur alterne avec réflexions et descriptions, donnant un écrin poétique à cette amour interdit. Et, comme dans tous les bons drames romantiques, l’histoire se termine presque sur un quai de gare, quand Volodia tente d’attraper la main du narrateur, qui s’en va vers sa prochaine destination.
C’est un récit qui se révèle intemporel (il est paru pour la première fois en 2002) que j’ai découvert et beaucoup apprécié.
Deux femmes se partagent deux préfaces distinctes : Pauline Delabroy-Allard et Agathe Saint-Maur. La première nous livre un texte poétique au sujet du roman, tandis que la seconde rappelle que dans d’autres villes, des garçons comme Volodia existent et cherchent à vivre dans le regard de leurs amoureux.
