Les Chroniques de l'Imaginaire

The Last Detective - Álvarez, Claudio & Borges, Geraldo

Nous sommes dans l'Etat de New-Amazonia, dans un futur plus ou moins lointain. Les policiers, aidés de robots, ont fort à faire, avec l'apparition d'une nouvelle drogue, aux effets dévastateurs. Une drogue qui rend celui qui la prend irrésistible durant quelques jours, avant de le tuer, inexorablement, dans d'atroces souffrances...

La drogue en question est un dérivé du vitrium, un composé très présent, qui a déjà causé des ravages il y a deux décennies. Tout indique que Black Joao, qui n'a pas pu être arrêté à l'époque, est de retour pour continuer à répandre la mort. Et on parle là de beaucoup de victimes : on n'a pas idée de ce que les gens sont prêts à faire pour être aimés, surtout dans un futur si noir...

Alors, on décide en haut lieu de faire appel à un certain Joe Santos. Un mercenaire qui vit coupé du monde, et qui est aujourd'hui le principal fautif dans le fait que Black Joao n'a pas été arrêté, à l'époque... Pire : Santos a été blessé dans sa chair à cette occasion, et il est aujourd'hui équipé de membres métalliques, qui lui font office de membres, l'empêchant depuis d'avoir la précision légendaire qui le caractérisait à l'époque. Et Santos a également eu le malheur de perdre une de ses collègues de l'époque, soeur de Marlen, qui occupe maintenant un poste important dans cette police du futur.

C'est à Claudio Alvarez (au scénario), Geraldo Borges (au dessin) et Arthur Hesli (aux couleurs) que l'on doit ce one-shot très sombre, qui paraît au format comics chez Drakoo. D'emblée, le lecteur est plongé dans un futur sombre et glauque, pour ne pas dire oppressant. Le monde a mal tourné, notamment à travers les yeux d'un mercenaire déjà fortement diminué. Santos est le personnage principal de ce The Last Detective, et il représente un anti-héros assez classique, avec la violence qui le caractérise. Bien entendu, des flashbacks seront de la partie, rendant la narration riche et complexe qui parvient à plonger le lecteur dans ce récit. Au niveau des dessins, c'est là encore assez classique : on est dans le plus pur style des comics américains, avec un soin particulier apporté aux cadrages, aux expressions des personnages et aux mouvements bien présents dans les nombreuses scènes d'action, le tout au détriment des décors, qui sont souvent secondaires, même si de grands aplats de noirs parviennent à faire ressortir le côté glauque de ce futur peu engageant.

The Last Detective est une lecture bien sympathique, même si elle manque sans doute d'originalité. Il n'en demeure pas moins que le lecteur passera un bon moment d'action, en compagnie de personnages savamment mis en avant graphiquement.