Max, Julien et Tina... Trois personnes qui auront eu des destins croisés, et qui auront donné du fil à retordre à Mina, fille de Tina, née le premier janvier 1935, alors que sa mère était sur le point de sortir de sa prison. Mais un peu avant, le 9 mai 1934, c'est une autre surprise, de taille, qui attend Max Brunner. L'homme a été condamné à mort, dans l'état d'Illinois, il y a quelques années, et l'exécution est pour aujourd'hui...
Pourtant, les choses vont prendre une autre tournure... La chaise électrique ne fonctionnera pas, ce jour-là. Et les papiers officiels de la mort de Brunner, eux, seront bien là... Max Brunner va soudainement devenir Jan Torsvan, un Polonais devenu Allemand, aux excellents états de services. On compte maintenant sur Max pour espionner l'armée allemande, et pour y mettre une sacrée pagaille, lorsque le temps le permettra...
Pendant ce temps, Julien poursuit son métier de photographe, dans les états les plus reculés d'Amérique. On le retrouve notamment à photographier une tempête dans l'Oklahoma, et à aider les agriculteurs locaux. Bientôt, il est mis au courant de l'exécution de Max Brunner... Tina, de son côté, est en prison. Elle a des nausées, et l'infirmière est surprise d'arriver à la conclusion que Tina est enceinte.
En 1955 à présent. Mina, la fille de Tina, a maintenant vingt ans. Elle revient à Chicago, voir son parrain. Elle a des questions, et ce dernier a des réponses. Mais il lui sera difficile de les donner... Et le début des réponses pourrait bien venir de Julien, et de la manière dont il a couvert le soulèvement des ouvriers d'une usine de fabrication de corned-beef. A l'époque, on ne coupait pas forcément les machines, lorsqu'un ouvrier tombait dans le malaxeur...
Ce quatrième tome de Notre Amérique apportera pourtant bien toutes les réponses à Mina, en faisant voyager le lecteur à la fois dans un bon nombre de lieux, mais aussi dans le temps. On passe allègrement sur trois époques distinctes, entre 1934, 1955 et 1919... Différents lieux et différentes époques, donc, avec des flashbacks dans la narration, qui rendent la lecture de ce tome pour le moins ardue.
Ainsi, il faudra être parfaitement concentré sur ce tome pour en saisir toutes les arcanes narratives. En cela, les dessins de Maël nous aident grandement, et les techniques narratives de Kris également. Pour autant, plusieurs lectures se sont avérées nécessaires, en ce qui me concerne. Les dessins de Maël sont toujours aussi réussis : les expressions des personnages sont à l'avenant, et c'est un vrai plaisir de retrouver une véritable signature graphique, propre à un dessinateur de grand talent. Les couleurs sont aussi très réussies, et elles y sont pour beaucoup dans la lisibilité de l'ensemble.
Notre Amérique est une série réussie, après les quatre tomes de Notre Mère la Guerre, des mêmes auteurs et déjà chez Futuropolis. Il ne reste maintenant qu'à espérer une nouvelle histoire de la part de ces deux auteurs !