Dans une humanité qui ne sait plus réfléchir, ce sont des figures historiques du XXème siècle qui refont surface, notamment avec cet être, à la grand-mère médiatiquement connue, qui se fait tatouer le visage d'Hitler sur la face droite du visage et celui de Staline sur la face gauche... Un mouvement appelé Staller (contraction entre Staline et Hitler) est en train de naître...
Et Kameron Obb est toujours là, dans cette immense tour qu'il n'aura aucun mal à quitter. Obb a cette tâche bleue qui est de plus en plus proéminente, et qui lui permet de communiquer avec les autres êtres qui ont cette même tâche bleue. Dont sa fille, justement. Il est juste dommage, pour cette dernière, de constater que la communication ne fonctionne que dans un sens, et pas dans l'autre, malgré toutes ses tentatives pour joindre son père...
Mais Kameron Obb est surtout un être très occupé, notamment du côté de la Sibérie, où il rencontre Yulia Smolsk, novo tsarine de Russie. Un jeu de séduction se met en place avec Obb, avec pour point d'orgue pour ce dernier de refaire fonctionner la centrale locale, permettant aux habitants de cette zone polaire de pouvoir se chauffer à nouveau.
Un nouveau miracle prodigué par Obb, mais qui n'est rien devant les images que ce dernier va recevoir de la part de l'entité bleue qui l'accompagne depuis longtemps... Obb a des visions, sa tâche devient de plus en plus importante, au moment où il va enfin retrouver ses proches...
Nous en sommes au troisième tome de Bug, une série ambitieuse menée de main de maître par Enki Bilal. L'Humanité va mal, encore, dans ce tome, et les événements montent crescendo, dans un tome de transition, pour une série qui devrait au final comporter cinq tomes. On suit les voyages et les échanges de Kameron Obb, qui est encore une fois l'objet de toutes les convoitises, pour accomplir tel ou tel miracle.
Le traitement graphique d'Enki Bilal est encore ici absolument incroyable : c'est franchement majestueux, et chaque case est une oeuvre d'art à elle seule... Mention spéciale pour ces moments oniriques, où Obb a des visions : l'occasion pour l'auteur de jouer avec des couleurs magnifiques, pour le plus grand plaisir de nos rétines.
Ce troisième tome de Bug est un recueil de dessins tous plus beaux les uns que les autres. C'est aussi un voyage à cheval entre l'onirisme, l'anticipation et la science-fiction, qu'il est bien agréable de parcourir. Il me tarde de voir comment l'Humanité va pouvoir avancer, après ce troisième tome de Bug, qui est un tome de transition dans cetté série.
