Lors d’une convention SF consacrée à l’univers Starfield, Rose rencontre un bel inconnu masqué. Elle aussi déguisée, elle s’autorise à lui parler librement et passe une magnifique soirée. Le retour à la réalité n’en est que plus difficile. Bien qu’entourée par deux amis hauts en couleur et un père mi-bibliothécaire mi-rock star aimants, Rose souffre de la mort récente de sa mère. Comme si cela ne suffisait pas, son père et elle ont dû se débarrasser de l’ensemble de la collection de livres de sa mère pour payer les soins médicaux et les obsèques. Parmi les ouvrages, certains étaient particulièrement chers à Rose : ceux de l’univers Starfield, ayant donné naissance à une série culte, elle-même reprise plus tard en films.
Un jour, Rose rentre du travail quand elle croise un chien errant au bord de la route. Craignant qu’il ne se fasse renforcer, elle le suit jusqu’à une grande demeure, réputée abandonnée. Le chien s’y engouffre. La porte n’étant pas verrouillée, Rose s’y faufile et découvre la bibliothèque de ses rêves. Un ouvrage en particulier attire son attention, le préféré de sa mère, une édition unique d’un tome de la série Starfield. Comme elle est sur le point d’être découverte, Rose panique et sa légendaire maladresse frappe alors. Le livre toujours à la main, la jeune fille fait un plongeon dans la piscine et ce devant les yeux de Vance, acteur-clef des nouveaux films Starfield.
Vance en veut à la terre entière. Exit les soirées arrosées avec ses amis jetsetteurs, exit les frasques et la belle voiture, sa mère et son beau-père l’envoient se mettre au vert dans une petite ville où une de leurs amies possède une résidence secondaire. Vance écope aussi de la présence de son oncle adoptif, papa poule en puissance mais baby-sitteur vigilant. Il croit toucher le fond lorsqu’une jeune fille, qu’il juge instantanément cruche et suspecte, découvre son identité en entrant chez lui sans autorisation.
Rosie & la Bête est le troisième tome de la série Il était une fangirl. Il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu les tomes précédents de la série pour profiter de ce dernier mais les lecteurs fidèles apprécieront de découvrir de nouveaux pans de l’univers Starfield, qui resteront un peu plus nébuleux pour les petits nouveaux, et d’avoir quelques nouvelles des protagonistes des tomes précédents. La trilogie Il était une fangirl s’appuie sur une formule attirante : revisiter des récits bien connus à la sauce geek, en développant en parallèle un univers SF fictif nommé « Starfield », sorte de Star Wars. Le premier tome s’attaquait avec brio au conte de Cendrillon. Le second se basait avec un peu moins de virtuosité – mais tout autant d’humour et de tension narrative – sur le Prince et le Pauvre, de Mark Twain. Ce tome final renoue avec le conte puisque c’est de la Belle et la Bête qu’il s’inspire.
L’inspiration est cependant plus libre que dans le premier tome. Fan inconditionnelle de la Belle et la Bête quand j’étais enfant, j’ai été un peu laissée sur ma faim avec ce tome-ci. Pêle-mêle, il y est bien question d’une orpheline, d’une rose, d’amour des livres et de punitions infligées à un jeune premier un peu trop orgueilleux et à une jeune fille trop curieuse… Mais c’est à peu près tout., même si cela fait déjà beaucoup ! En outre, Vance n’est pas laid, au contraire, ce qui va quelque peu à l’encontre d’un des aspects centraux de l’histoire originelle.
La romance, puisque cela en est une, avance à bons pas mais n’évite pas certains clichés du genre. L’ensemble reste très drôle et servi par des personnages attachants. Certains thèmes, comme le deuil, l’émancipation, le passage à l’âge adulte, sont bien traités mais sont similaires à ceux déjà explorés dans les tomes précédents, d’où l’impression de relire la même histoire dans un environnement légèrement différent.
En conclusion, ce dernier tome satisfera les amateurs de la série car il contient tous les ingrédients des tomes précédents, pour le meilleur en nous servant des situations comiques, des dialogues mordants et un univers SF mystérieux et travaillé, et pour le pire, en s’attardant sur les mêmes thématiques.