Liv Maria, c’est l’histoire d’une jeune fille née dans les années 70, fruit de l’amour d’un marin norvégien et d’une insulaire bretonne. Liv Maria, c’est un prénom qui porte en lui une irrépressible envie de vivre, une force, une liberté malgré un héritage maternel fait de silences et de rigueur. Liv Maria, c’est une succession de rencontres, de choix et de secrets qui mis bout à bout façonnent un portrait de femme, subtil mais percutant.
Tout commence à la fin du printemps de l’année de ses dix-sept ans, un soir pluvieux, alors qu’elle revenait en voiture de l’autre extrémité de l’île. Liv Maria, habituée à partir à la pêche avec ses oncles, a appris à conduire tôt et prend régulièrement la voiture seule. Elle qui s’émerveille en toute confiance face à la richesse de son environnement, s’arrête comme elle s’arrêtait toujours, lorsqu’elle voit un homme qui marche au bord de la route lui faire signe dans la lumière des phares.
Arrivé depuis peu sur l’île, l’homme est le beau-frère d’un voisin. Tout le monde se connaît et se rend régulièrement ce genre de services, d’autant plus facilement lorsqu’il pleut des cordes. Pourtant cette fois, la rencontre tourne mal et contraint les parents de Liv Maria à l’envoyer précipitamment à Berlin, chez la sœur de son père.
Déracinée, la jeune fille tente, tant bien que mal, d’atténuer le choc émotionnel et sa perte de liberté dans une ville immense et divisée. Pour vaincre l’ennui et la solitude, elle s’inscrit à des cours d’anglais dispensés par Fergus, un Irlandais marié et père de famille. Ensemble, ils parleront avec passion de l’amour et des livres, de Jack London, de William Faulkner et de Samuel Beckett. Autant d’aventures que lui lisait son propre père lorsqu’elle était enfant et qui vont contribuer à faire naître une relation qui bouleversera le cours de son existence.
Difficile d’en dire davantage sans dévoiler le cœur de l’intrigue. Une chose est sûre, c’est qu’il faut se laisser porter par cette vie tumultueuse, ces tentatives folles et désespérées de s’affranchir sans jamais se perdre. C’est une histoire qui peut être difficile à croire parfois, tant le hasard des rencontres semble porter en lui le terreau fertile d’une vie vouée à la liberté.
Liv Maria, c’est un regard différent mais moderne sur la complexité des trajectoires de vie mêlées à la singularité accablante du quotidien domestique. C’est une histoire qu’on pourrait dire sans fin tant elle comporte de facettes et de possibilités inépuisables. J’ai frôlé le coup de cœur mais, face à cette destinée extraordinaire, il m’a manqué plus de profondeur, plus de détails et plus d’incursions dans les multiples souvenirs qu’on ne fait que survoler. C’est certes terriblement prenant et envoûtant, mais également un peu frustrant, comme s’il manquait des années de vie à cette tourbillonnante et mystérieuse aventurière.