Les Chroniques de l'Imaginaire

Memoria - Spade, Alan

En ce XXXVIe siècle, Lucinda, une Tradi (elle n'est pas une Augmentée, c'est-à-dire qu'elle n'a pas d'implant augmentant ses capacités) a franchi le pas : elle a testé un implant neuronal éphémère. Elle espérait que cet implant temporaire lui permettrait de retrouver la mémoire.

En effet, depuis qu'on lui a volé sa calotte neuronale, une partie entière de sa vie a disparu. Elle n'a plus aucun souvenir. Elle a quelques bribes qui lui reviennent, et notamment, elle découvre avec stupeur qu'elle a un enfant. Une fille qui s'appelle Magdalena. Mais elle n'arrive pas à en savoir plus.

Lucinda travaille dans une société controversée qui justement fabrique ces implants. Sa collègue et seule amie Annette est une personne beaucoup plus extravertie qu'elle, qui collectionne les amants, qu'ils soient humains ou pas, et qui adore jouer aux jeux de combat grandeur nature.

Un jour, Annette demande à Lucinda de l'accompagner à un rendez-vous pour rencontrer physiquement un homme qu'elle a contacté sur une appli. Mais le "plan à trois" n'intéresse pas Lucinda et elle se sauve du bar où avait lieu la rencontre. Lors de son retour, elle se sent suivie, elle se fait attaquer, elle sent que depuis quelques temps, depuis qu'elle a un peu retrouvé la mémoire, il se passe quelque chose. Elle a même la désagréable impression que quelqu'un essaie de lui faire perdre son travail en la décrédibilisant auprès de ses supérieurs, ces non-humains si particuliers.

Au fil des chapitres, on assiste à des scènes entières de jeux de combats grandeur nature auxquels participe Annette, à d'autres scènes où Lucinda subit des agressions, on finit par apprendre qui est Magdalena, qui s'acharne contre Lucinda et Annette (et pour quelle raison).

Le roman est parfois très confus et manque de clarté. Je n'ai par exemple jamais compris en quoi consistait exactement le Grand Projet de Lucinda, ce Projet avec une majuscule, qui est son unique but dans la vie.

D'autres passages sont plus faciles à comprendre, notamment à partir du deuxième tiers du roman, lorsque Barschak entre en scène. Mais l'ensemble manque parfois de liant, certains événements arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, alors que d'autres sont délayés jusqu'à frôler l'indigestion (notamment, en ce qui me concerne, les scènes de jeux de combat grandeur nature).

Côté SF pure, beaucoup de technologies futuristes sont utilisées et de façon assez réussie, la cohabitation entre plusieurs sortes de vies est bien racontée et crédible.

C'est un roman avec pas mal de défauts mais beaucoup de qualités également ! Il mériterait d'être retravaillé mais on sent un certain potentiel.