Thene est une jeune femme mal mariée, qui vit à Venise en 1610. Son mari est au bord de la ruine, mais cela ne l’empêche pas de fréquenter les cercles de jeux et les prostituées. Alors que Thene est forcée de l’accompagner dans La Maison des Jeux, elle se surprend à défier d’autres joueurs autour d’un échiquier. Très vite, elle gagne, et elle est invitée dans les étages supérieurs de l’établissement, la Haute Loge, là où seuls quelques privilégiés sont admis à condition de garder le secret.
Elle y découvre un autre jeu, plus dangereux, où le pouvoir et la politique règnent en maître. Si elle participe à la partie, tout son avenir sera changé. Elle pourra être une femme libre de faire ce qu’elle veut, débarrassée de son mari et sans être obligée de rendre des comptes à la société. Seule la Maîtresse du Jeu et les règles comptent dans cette partie qui se joue aussi bien au niveau de la ville, qu’au niveau mondial.
Thene accepte, et elle prend place dans la partie.
Intrigues, pouvoir, meurtre, politique, tel est le cocktail de ce court roman qui se lit très vite. J’avoue avoir eu de l’empathie pour Thene, sans me laisser happer toutefois par l’histoire.
Le style assumé de nous placer comme spectateur et nous remettre régulièrement à cette place y est sans doute pour quelque chose. Pour moi, cela m’a laissée complétement détachée des enjeux. Un peu comme si je regardais de loin quelqu’un jouer à un jeu vidéo où le joueur serait en train de m’expliquer ce qui se passe à l’écran. Je préfère être au cœur de l’action qu’en périphérie.
Ceci dit, l’histoire est intéressante, bien qu’un peu trop courte à mon goût. On passe très vite de mouvements en mouvements, du vol au meurtre, comme un blitz aux échecs. Pas le temps d’analyser qu’il faut parer le coup suivant. Sur ce point, c’est plutôt réussi, même si personnellement j’aurais préféré qu’on s’attarde un peu plus sur certains personnages.
Une nouvelle fois, Aurélien Police nous livre une très belle couverture, dans son style très reconnaissable.