Dans le Nord existent sept châteaux un peu particuliers. Au centre de chacun d’eux réside un joyau de couleur différente. Ce joyau permet d’accorder la sécurité et le bien-être à ses habitants, à condition que le château soit gouverné par un seigneur ou une dame et qu’il ait un maître d’armes à sa disposition. Ce seigneur et ce maître d’armes sont liés à une Précieuse, une émanation humaine et quasi immortelle du joyau.
L’équilibre à Château Violet est cependant menacé. Sabaya, sa précieuse, n’est pas parvenue à trouver de remplacement à son précédent maître d’armes, ce qui a contraint son seigneur à quitter ses terres pour trouver des candidats acceptables dans d’autres châteaux. Sans maître d’armes et sans seigneur, Sabaya se retrouve isolée et peine à être sur tous les fronts. Surveiller les enfants, aider une pouliche à mettre bas, être disponible pour quiconque aurait besoin d’elle… est bien plus complexe quand elle doit exploiter les pouvoirs du cristal la nuit pour lutter contre des nuées de gargouilles s’abattant sur les remparts.
En l’absence de son seigneur, l’arrivée d’une caravane de marchand offre une distraction bienvenue. Surtout lorsqu’un jeune mercenaire nommé Jonas fait son apparition et dévoile de surcroît un talent bien utile pour le commandement.
Le crépuscule violet est le premier tome de la série La chronique des Joyaux. Il sert donc d’introduction au fonctionnement des châteaux et des joyaux tout en posant les bases de la menace qui planera sans nul doute sur les autres tomes de la série. S’il contient son lot d’action, surtout en fin d’ouvrage, il se focalise ainsi davantage sur les interactions entre Sabaya et Jonas et sur la description de l’atmosphère du château Violet et de son univers.
Les scènes d’action plairont aux amateurs de canidés car elles mettent notamment en scène des chiens volants, qui servent de montures à la garde du château et ajoutent une touche d’exotisme à l’histoire.
La narration alterne entre Sabaya et Jonas. La relation entre Sabaya et les habitants de son château est bien amenée. On en comprend peu à peu les ressorts en l’observant agir. Le reste est expliqué lors de ses conversations avec Jonas, étranger lui aussi à cet univers. De même, les raisons de la présence de Jonas au sein de la caravane et de son intérêt pour les joyaux ne sont pas tout de suite expliquées. Cela laisse planer une dose de suspense bienvenue autour de ce personnage. Les deux personnages s’avèrent plaisants à suivre.
Outre les deux personnages principaux, Le crépuscule violet comprend une large galerie de personnages secondaires sympathiques. Cuisinières, archivistes, membres de la caravane et même chiens, ils sont tous bien croqués et favorisent l’immersion dans l’univers. On est bel et bien plongé dans la vie quotidienne du château et des marchands, de leurs soucis domestiques - la fugue d’enfants - aux dangers plus sérieux - les épidémies, les gargouilles, la perte d’équilibre du joyau sans maître d’armes - qui les menacent.
Les allusions aux autres châteaux sont judicieuses : suffisamment présentes pour qu’on comprenne que le château Violet ne fonctionne pas en vase-clos mais avec des éléments suffisamment intrigants pour que l’on ait envie de les découvrir davantage. Le dernier chapitre nous emmène d’ailleurs directement à la rencontre d’un autre château à travers le point de vue d’un nouveau narrateur. C’est un très bon choix de la part de l’auteur puisqu’il donne envie de lire directement le tome 2, qui se déroule justement dans ce château.
Ce roman est encore une fois la preuve qu’on peut lire des ouvrages autoédités valant tout aussi bien que ceux publiés dans des maisons d’éditions traditionnelles.
Pour résumer, ce premier volet de la série La Chronique des Joyaux est très agréable à parcourir. Il plaira surtout aux amateurs de fantasy à la recherche d’un ouvrage simple d’accès, à l’univers facile à comprendre mais néanmoins doté d’une atmosphère bien à lui, de personnages attachants et de menaces cachées dans l’ombre.
