Les Chroniques de l'Imaginaire

A touch of ruin (Hadès et Perséphone - 2) - St. Clair, Scarlett

Perséphone sort officiellement avec Hadès, le Roi des Enfers. Si elle accepte un peu mieux sa condition de future Reine, son quotidien s'est singulièrement compliqué. Les paparazzi la suivent partout et la jeune déesse n'ose penser à ce qui arriverait s'ils découvraient en prime qu'elle n'était pas une mortelle mais la fille de la déesse des Moissons. Elle ne parle d'ailleurs plus à Déméter, qui l'a longtemps emprisonnée pour éviter qu'elle ne rencontre Hadès. Le stage de rêve qu'elle a décroché dans un grand journal se transforme également en cauchemar. Son employeur lui pose en effet un ultimatum : elle doit écrire une série d'articles sur les aspects les plus intimes de sa relation avec Hadès, sous peine d'être renvoyée. Or, Perséphone n'en a pas envie. Pire encore, elle n'est pas sûre qu'Hadès lui donne son accord pour ce type de contenus.

Son employeur et Hadès souhaitent en outre l'empêcher d'écrire sur un nouveau sujet qui lui tient à cœur. Sa copine Sybil, oracle d'Apollon, a été renvoyée et s'est vue privée de ses dons de clairvoyance pour avoir refusé les avances du dieu. Perséphone souhaite se venger en dénonçant les nombreuses fois où Apollon s'est mal comporté avec ses amants. Et l'arrivée en ville d'une ancienne conquête d'Hadès, qu'il avait changée en arbre, ne fait rien pour l'apaiser.

La situation dégénère plus encore quand une de ses amies est victime d'un grave accident.

Le travail journalistique de Perséphone m'a moins convaincue dans ce tome-ci que dans le précédent. On est ici davantage dans la vendetta personnelle que dans la dénonciation plus mesurée et factuelle des nombreux méfaits commis par les Dieux. Le résultat est plus digne des tabloïds que du journalisme d'investigation auquel prétend Perséphone.

Scarlett St. Clair a cependant trouvé une bien meilleure idée pour pimenter ce second tome et le différencier pleinement du premier : confronter sa protagoniste à la peur de perdre sa meilleure amie. Cette thématique, déjà forte en elle-même, est d'autant plus pertinente étant donné la spécialité d'Hadès. Elle ne va pas sans occasionner de tensions dans le couple. Elle se combine d'ailleurs plutôt bien avec l'intrigue concernant Apollon, puisque l'une des spécialités de ce dieu est de pouvoir guérir. Cette épreuve traversée par Perséphone permet à son personnage d'évoluer, de mieux comprendre les humains comme les dieux. Je l'ai trouvée plus à fleur de peau et plus caractérielle que dans le premier tome. Dans tout autre type de récit, cela pourrait être un écueil car les sautes d'humeur d'un personnage principal ont de quoi le rendre vite exaspérant pour un lecteur. Cependant, cela va ici de pair avec le développement des pouvoirs divins de Perséphone et parait en adéquation avec la psychologie somme toute assez extrême des dieux grecs.

A touch of ruin est un second tome efficace, que les amateurs du premier ouvrage de la série prendront plaisir à lire. Il rassemble en effet tous les ingrédients du volume précédent, c'est-à-dire des dieux, des conflits, un environnement moderne, corrompu et du sexe, en confrontant sa protagoniste à des problèmes encore plus conséquents. Les derniers pages de l'ouvrage laissent en outre entendre que le troisième tome sera encore plus palpitant.