Les Chroniques de l'Imaginaire

La chute du Léviathan (The expanse - 9) - Corey, James S.A.

La rébellion a atteint la majorité de ses objectifs. L'empire laconien est tombé. Jim Holden est sauvé, les mondes et les systèmes ont retrouvé leur ancienne pseudo liberté. Mais à côté de Laconia et des rebelles, un troisième concurrent est entré dans l'arène. Ceux qui ont annihilé les concepteurs des portes bougent et moissonnent les vies.

L'humanité se regroupe tant bien que mal pour comprendre ce nouvel ennemi, pour se protéger et riposter. La scientifique de Laconia, Elvi Okoye, poursuit ses études des enfants aliens, Cara et Xan, tout en diffusant ses découvertes aux anciens rebelles toujours dirigés par Naomi Nagata à bord du Rossinante dont l'équipage est désormais composé du parfait sujet d'étude, Amos, réparé d'entre les morts.

Si Naomi joue le jeu, le successeur ad interim de Winston Duarte, l'amiral Trejo, avance dans son agenda caché. Pour lui, le premier objectif est de retrouver l'empereur disparu, qui s'est réveillé de son coma et s'est envolé dans l'espace. Trejo attribue cette chasse à l'une de ces officiers les plus douées. Aliana Tanaka va tout mettre en œuvre pour récupérer l'empereur. Sa première piste est de mettre la main sur sa fille, Teresa, qui a fui avec Jim Holden et le cadavre d'Amos à bord du Rossinante.

The expanse arrive enfin à son terme avec ce neuvième épisode. Si vous avez lu mes chroniques précédentes, vous aurez sûrement entendu le soupir de soulagement que je n'ai pas écrit à la suite de cette première phrase. J'ai du mal avec cette série et le mal est allé en s'aggravant au fil des publications.

Pour le final d'un space opera de cette ambition, j'avais tout de même quelques attentes : un pic de tension, une course effrénée des héros pour leur survie ou pour la survie de leur monde, une envie croissante de tourner les pages le plus rapidement possible pour connaître le dénouement de l'histoire... C'est l'occasion de pousser un nouveau soupir.
Or, des cinq-cent-cinquante pages de ce bouquin, il y en a quatre-cents qui comptent pour du remplissage. Le blabla scientifique est d'un ennui mortel. C'est lent. C'est mou. C'est inutilement long. C'est téléphoné. J'ai dû me faire du mal pour arriver aux cinquante dernières pages, qui ne sont pas à jeter. Soupir positif ?

Les personnages font face à une menace défiant l'entendement pour sauver l'univers. Mais elle est où cette menace ? Elle n'a pas reçu le mémo et est partie en vacances ? Je n'ai trouvé aucune espèce de suspense dans ce final. Franchement, la série aurait bien fait de se terminer avec l'attaque et la chute du système solaire.

Même l'antagoniste de cet opus, le colonel Tanaka, est mal construit, les auteurs ne donnant pas l'impression de savoir dans quelle direction partir : de "j'ai une combinaison de combat qui me permet de dévaster une station entière à moi toute seule" à "zut, j'ai une cicatrice sur le visage et le jeune serveur du mess ne veut pas coucher avec moi". Nouveau soupir.
Ce n'est pas bien mieux pour le côté des gentils, l'équipage du Rossinante a vieilli, n'a plus le même entrain et devient insupportable avec ses problèmes privés. Mon empathie pour eux a disparu avec Bobbie Draper et j'ai un petit arrière-goût de triche scénaristique avec le retour d'Amos (les auteurs ont si peur de la réaction des lecteurs à la mort d'un personnage ?). Et pourquoi continuent-ils à se vouvoyer ?

Au final, je ne peux pas m'empêcher de me dire "tout ça pour ça ?" La chute du Léviathan est une suite de trop. Elle apporte une fin oubliable en comparaison de certains événements des tomes précédents et laisse des portes ouvertes si les auteurs veulent continuer en mettant en avant l'un ou l'autre personnage en solo.