Le château Carmin est déserté depuis près de vingt ans. Des cataclysmes en rafale, une mauvaise gestion du château, le départ d'habitants ont traumatisé Caysen, le Précieux du château. Affaibli, Caysen s'est mis en dormance et n'a pu porter secours à ses derniers protégés, rattrapés par la maladie et la famine.
Il est tiré de sa torpeur par l'arrivée d'une délégation envoyée par le château Violet. Le Seigneur et la Précieuse de ce château ont en effet confié pour mission à Maelora d'enquêter sur l'étrange silence du château Carmin. Maelora, elle-même originaire du château Bleu, était venue au château Violet pour y devenir maître d'armes mais s'est vue ravir sa place par l'un des mercenaires accompagnant une caravane de marchands. La jeune femme n'a donc rien à perdre à continuer sa route, et ce d'autant plus qu'elle ne souhaite pas rejoindre les siens sur un échec. Elle est accompagnée par sa cousine et ses fidèles lieutenants mais aussi par le reste de la caravane marchande dont les chefs, Lathar et Ksara, ont une raison bien à eux de s'approcher du château déserté.
Ce second tome de la Chronique des Joyaux reprend là où le chapitre final du premier tome nous avait laissés : en route pour le château Carmin où le Précieux regagne à peine ses esprits après de grandes tragédies. On y retrouve la même ambiance que dans le premier volet avec des personnages pleins de camaraderie et de bons sentiments malgré des histoires de vie parfois difficiles, un mélange de scènes de la vie courante - ou plutôt dans ce tome, de reconstruction du château en ruine - et de scènes d'action contre des monstres effrayants et surpuissants, sans oublier de la romance.
Mélanie Dufresne profite de ce tome pour donner plus de profondeur à l'histoire de son univers, en revenant plus en détail sur les liens unissant humains et sylphes, sur la guerre ayant opposé ces derniers par le passé et sur les effets des Joyaux sur ces peuples.
La lecture de L'aurore carmin est aussi divertissante que celle du Crépuscule violet même si l'intrigue suit un schéma relativement similaire. L'intérêt des scènes de combat, contre les mêmes ennemis que dans le tome précédent, se trouve renouvelé grâce aux pouvoirs de Caysen, qui s'expriment de manière légèrement différente que ceux de Sabaya, la Précieuse du château Violet. J'ai cependant trouvé la romance un peu moins bien amenée. Surtout, j'attendais plus du roman en termes de suivi de l'évolution psychologique de Caysen et de Maelora. Alors que les héros sont passablement meurtris, cette évolution vers une guérison s'opère avec plus de facilités que je ne l'avais escompté au début de ma lecture. Ce n'est cependant qu'un détail. Le chapitre final, qui nous emmène à la découverte de la précieuse du château Nacré, parvient d'ailleurs sans peine à susciter l'enthousiasme pour le tome suivant, Le zénith nacré.
L'aurore carmin plaira aux lecteurs du premier tome car il en reprend tous les ingrédients sous un jour un peu différent : des personnages attachants devant surmonter des défis qui vont les pousser hors de leur zone de confort, une menace mystérieuse, de l'amitié, de l'amour et de l'action... Je pense qu'il est même possible de le lire sans avoir pris connaissance du début de la série, ce qui est plutôt rare pour un ouvrage de fantasy ! Ceci dit, si cette chronique vous a intrigué, je ne peux que vous encourager à commencer plutôt par le premier volet.