Naoe le chiropracteur a l'impression de n'arriver à rien avec ses clientes surnaturelles. Elfes, ogre, cyclope, mandragore et autres lycanthrope se fient à lui pour qu'il les aide à perdre du poids, mais ses techniques ont l'air inefficaces. Il va leur faire passer un véritable interrogatoire pour mieux connaître leurs habitudes (notamment alimentaires) et leur proposer une cure d'amaigrissement personnalisée qui les aidera à atteindre leur poids de forme. Bien sûr, cela n'ira pas tout seul…
On ne peut décidément pas accuser 50 nuances de gras d'inconstance. La seule chose qui change d'un tome à l'autre doit être le tour de poitrine d'Erufuda, l'elfe éponyme de la série, qui semble gagner une taille de bonnet sur chaque nouvelle couverture. Le contenu est à l'avenant du contenant : fanservice reste le mot d'ordre. La première histoire est la plus anodine de ce point de vue. Le héros retourne voir tous les créatures fantastiques qu'il a rencontrées jusqu'ici pour leur faire remplir une petite fiche signalétique. Il ne se passe pas grand-chose, mais c'est un bon moyen de faire le point sur les seize (16 !) personnages féminins du récit, surtout que plusieurs d'entre elles sont peu mémorables et n'ont pas donné signe de vie depuis belle lurette.
Dans la deuxième histoire, Naoe offre un massage à la cyclope Hitomé. C'est l'occasion de présenter quelques exercices d'étirement qui seront utiles à quiconque passe le plus clair de son temps assis sur une chaise. Le fanservice est un peu plus au rendez-vous, mais rien à voir avec la troisième histoire où Synecdoche a recours à la plus mince des excuses pour montrer Kobo la kobold et Gonda la dragonne prendre un bain. Un long bain. Un très long bain…
Dans la quatrième histoire, Naoe rêve que sa vie est une comédie romantique de lycée japonaise typique. C'est l'occasion de voir tout le monde en uniforme d'écolière. Même si tout s'explique avec l'apparition d'un nouveau personnage (encore une !) qui se nourrit des rêves des humains, c'est un prétexte bien léger pour dessiner des jolies filles en petite tenue ; on n'aura même pas d'astuce santé comme justification. Même chose dans la dernière histoire où tout le monde revient sur la plage déjà visitée il y a quelques tomes ; maillots de bain rikiki et poses émoustillantes au rendez-vous. Une vague amorce d'histoire s'esquisse à la toute fin, mais on n'en connaîtra pas la teneur avant le tome 8.
Je disais dans ma chronique du tome précédent que 50 nuances de gras avait l'air d'être une série dont le potentiel ne se réalisait jamais à cause de l'emphase sur le fanservice. Après avoir lu ce tome-ci, j'en viens à me demander si ce potentiel existe vraiment. Les personnages n'évoluent plus, le peu d'intrigue vu jusqu'ici non plus, il n'y a plus que les seins et les fesses qui comptent. Si vous êtes particulièrement féru de ces parties de l'anatomie féminine, vous serez sans doute aux anges. Moi, je reste définitivement sur ma faim (sic !).