Ce nouveau numéro de Galaxies commence par quelques nouvelles, dont plusieurs primées au prix Alain le Bussy 2021.
Dunant, de Léa Fizzala
Premier acessit ex-aequo au prix le Bussy 2021
D'autres continents existent-ils de l'autre côté de l'océan ? Les Donneurs y croient, qui confient au sanctuaire du Dunant leurs suppliques dans l'espoir que leurs mots traversent l'océan. Rokahaya, elle, veut seulement trouver des informations sur sa mère disparue, et elle est prête à traverser la mer infinie pour trouver des réponses.
Cette nouvelle intelligente nous plonge un millénaire dans l'avenir, après que les flots aient englouti terres et connaissances, faisant régresser l'humanité. Pour le lecteur qui n'a jamais entendu parler du Dunant, la dernière phrase éclaire l'ensemble du texte.
Polaroïd anamnésis, de Tom Hennequin
Premier acessit ex-aequo au prix le Bussy 2021
Elle a fait sept "photos" un peu spéciales, qui permettent de revivre des souvenirs enregistrés. Il ne reste qu'une phot à prendre, qu'elle laisse à sa fille...
Voilà une très belle nouvelle, très réussie, emplie d'émotion pure.
Défaxé, de Dean Whitlock
Se faire faxer, c'est à dire se dupliquer temporairement en un autre endroit endroit, voilà une technique bien pratique pour éviter les trajets et traiter plusieurs affaires à la fois. Les fax ressemblent à leurs originaux en tous points, ayant leur mémoire et leurs capacités, à l'exception de de leur peau colorée (qui permet de les identifer d'un seul coup d'oeil) et de leur durée de vie limitée à quelques heures. Mais est-ce que parfois les fax ne ressentent pas des désirs de s'individualiser ?
Un très chouette texte partant d'une très chouette idée, pour une très agréable lecture.
Le plongeoir, de Doriane Lise (uniquement dans l'édition numérique)
Les derniers temps de la Terre, après l'intoxation industrielle, après le virus. Un monde aseptisé. Les contacts sont proscrits, chacun s'enfermant dans des cabines individuelles ou respectant les disances. Les gens sont tracés. La vie est vaine.
Cette nouvelle commence par une auto-chirurgie où la protagoniste s'ouvre le bras, ce qui a réussi à m'écoeurer en un temps record. Pas moyen dès lors d'apprécier ce texte empreint de désespoir.
Le petit robot, de Gaël Marchand (uniquement dans l'édition numérique)
Quand elle était petite, Cassie a reçu en cadeau un robot. Un modèle antique, bien loin des modèles plus modernes que tous ses sopains possèdent. Mais Cassie aime son petit compagnon au caractère bien trempé et celui-ci le lui rend bien.
Joli moment de légèreté avec cette nouvelle bien sympathique aux accents asimoviens.
Rêve de mort, de Paul Hanost (uniquement dans l'édition numérique)
Après sa mort, un écrivain vit d'étranges péripéties sans un monde imaginaire peuplé d'étranges créatures. Mais peut-être n'est-il pas réellement mort, en fait.
Un texte vraiment bizarre, difficile à suivre et auquel je n'ai malheureusement pas accroché.
Le dossier est consacré au Weird Western, mélange de Western et d'imaginaire. Réalisé par Meddy Ligner, il inclue trois articles et trois nouvelles. Dans Abécédaire du Weird Western, on découvre vingt-six oeuvres (films ou livres) ou artistes (acteurs ou auteurs) pour approcher le sujet, allant du très connu - comme avec la série Les Mystères de l'Ouest ou le cycle de romans La Tour sombre - au plus confidentiel. Focus ensuite sur Bone Tomahawk, chef d'oeuvre du Weird Western, un film récent puisque sorti en 2015, et Le western spaghetti à la sauce weird, qui fait un tour assez complet du sous-genre (pour ce que j'imagine, en tout cas).
La ballade de Jimmie Wilcox, d'Adrien Tomas
Un apprenti mage imbu de lui-même est placé en apprentissage aurpès d'une sorcière un peu spéciale, qui lutte contre les loups-garous.
C'est une nouvelle intelligente et bien écrite, qui m'a donné envie de découvrir l'univers de Notre-Dame des Loups du même auteur, dont elle est issue.
La quête de Garçon-Qui-Parle, de Rachel Tanner
A l'époque de la découverte de l'Amérique par l'Occident, un Amérindien en train de finaliser son initiation rencontre un aventurier espagnol mourant.
Voilà une excellente nouvelle, ma préférée de ce numéro peut-être, où le fantastique n'intervient que lors de la chute inattendue.
Le nectar du crépuscule, de Meddy Ligner
Un enfant ayant des problèmes mentaux rêve de rejoindre un convoi de bibliothécaires qui s'est donné pour mission de sauvegarder la culture.
Un texte aux relents de SF mais quand même plutôt réaliste, sympa à lire mais pas exceptionnel.
Dans le Grand Article, on redécouvre l'auteur bicéphale Michel Grimaud, avec un article de Christian Grenier, une interview par Richard Comballot et une nouvelle.
Rêve de sable, de Michel Grimaud
Un homme sans mémoire arrive dans une petite ville isolée en plein désert. Rêve-t-il ?
Cette nouvelle à la plume ciselée permet de découvrir l'auteur sus-cité, mais était un peu trop ésotérique pour moi.
La revue se termine par des articles variés : jeu de rôle (présentant le jeu Star Trek Adventure), séries (focus ici sur le post-apo) et chroniques de sorties livres et cinéma.
Enfin, pour les écrivains en herbe (ou non), il est rappelé la date limite du 28 août 2022 pour la soumission de textes au prix Joël Champetier, récompensant des nouvelles d'imaginaire écrites en français par des auteurs non canadiens. Quant à ceux qui candidatent pour le prix Alain Le Bussy (nouvelle de SF), le prix Pépin (nouvelle de SF de moins de cinquante mots) ou le prix Aristophane (pièce de théâtre de SF), ils ont jusque mars/avril 2023.