Les Chroniques de l'Imaginaire

Le boléro du dragon - Goaz, Philippe

Dans ce recueil sont regroupées neuf nouvelles de Philippe Goaz, aux thèmes très variés mais qui toutes impliquent une touche de fantasy ou de fantastique.

Dans Boléro nocturne, un professeur propose un numéro de spectacle étonnant avec des squelettes qui dansent, où le trucage est invisible. 

Dans Centenaires, les morts revivent également, mais ce sont cette fois des poilus décédés pendant la Grande Guerre qui prennent une permission bien méritée.

Et si on retrouvait les Ents-femmes ? nous montre que les désirs les plus profonds peuvent être bien vite oubliés devant les complications. C'est une des nouvelles que j'ai trouvées la plus amusante.

La crème des mousses nous prouve l'utilité de connaître même un unique sort de magie, et a également une chute assez drôle.

La dragonopostale, où les dragons servent de montures aux services postaux, est paradoxalement l'une des textes qui m'a le plus marquée - probablement car c'est celui illustré sur la couverture - alors même que je l'ai trouvé le récit (une quête d'un sac de courrier perdu) trop longuet par rapport à ce qu'il apportait.

Dans La grande boucle, un prisonnier revit un ancien Tour de France, ce qui pourra plaire aux amateurs de vélo.

Le Rhône est rouge sang fait se côtoyer plusieurs légendes de Tarascon : Tartarin, bon vivant pas très heureux d'être appelé pour affronter la redoutable Tarasque, reçoit le secours bienvenu de Sainte Marthe qui apprivoise le monstre.

Under the bridge nous plonge dans le quotidien d'un dentiste dont les clients sont des vampires ou des loups-garous. La chute est amusante, et c'est ma nouvelle préférée.

Enfin, dans Safari blanc, on découvre une version alternative de l'expédition menée en Alaska par Charles Bedaux dans les années 1930. Là encore, la touche fantastique ne compense pas quelques longueurs.

Globalement, le style est plaisant, les nouvelles sont courtes et on les lit rapidement et facilement. C'est sympathique, mais il m'a cependant manqué un petit quelque chose pour adhérer totalement. On attend d'une nouvelle une chute percutante qui clôt le récit de manière saisissante. Ici, même quand l'idée d'une bonne chute est là, elle est souvent délayée dans le texte et perd de sa force, ce qui est dommage.