Piégée dans une vallée où règne un éternel hiver, Tutu continue de faire des rêves étranges de printemps et de papillons. Elle se réveille un jour avec une nouvelle résolution : elle va organiser une révolution ! Une fois l'empereur destitué et les usines polluantes arrêtées, le printemps pourra revenir, et elle pourra rentrer chez elle.
Mais elle ne sait pas trop par quoi commencer. "Comment font les gens pour organiser des révolutions, d'habitude ?... A qui envoie-t-on les cartons d'invitation ?" Elle sollicite l'aide des lapins blancs (ils refusent car ils sont les espions de l'empereur), des enfants humains (Lan refuse car elle doit croire pouvoir y arriver toute seule pour que ça marche), des ouvriers de l'usine (ilos refusent d'agir tous seuls), du Cerf-voleur et son chat... Bientôt, malgré les difficultés, la révolution de Tutu est en marche !
L'histoire continue avec ce ton onirique qui la caractérise depuis le début. L'univers où évolue Tutu est extravagant, et ne manque pas de rappeler celui d'Alice au pays des merveilles : les lapins blancs, le chat qui apparait et disparait, mais surtout d'une manière plus générale les absurdités à répétition... Les songes de Tutu se confondent avec son quotidien. Est-ce le rêve du papillon ? Le rêve de Tutu ? Qui va le contrôler, au final ?
L'intrigue reste un brin confuse, le lecteur est lui aussi comme perdu dans un rêve étrange. La fin recolle les morceaux, bouclant joliment la boucle.
Les dessins restent magnifiques, comme dans les tomes précédents. La ville enneigée, les personnages d'animaux humanoïdes, les papillons blancs, les visages expressifs de la petite fille ou des lapins blancs, les robots de l'empereur... Tout est très bien dessiné, très joli à regarder, avec de belles couleurs rendant bien la différence d'ambiance entre la ville et les rêves, et même les passages sombres sont suffisamment clairs pour ne pas être déprimants. Un régal pour les yeux !
