Après le meurtre de sa famille, Tokiyuki, dix ans et héritier du shogunat de Kamara, a temporairement fui ses ennemis pour orchestrer sa vengeance. Il a trouvé refuge dans le sanctuaire de Suwa, dont Yorishige le maître peut voir l'avenir. Ce dernier lui a trouvé de premiers serviteurs loyaux de son âge : Shizuku, une bonne intendante, et Kojirô et Ayako, des guerriers.
Yorishige conseille également à Tokiyuki de recruter un jeune voleur à l'étrange masque de renard qui terrorise la région. Les talents de cette nouvelle recrue seront d'ailleurs plus qu'utiles face à deux nouveaux ennemis : Ogasawara Sadamune, connu pour sa vue perçante et son talent pour le tir à l'arc, et son second Ichikawa Sukefusa, à l'oreille fine.
L'empereur a en effet nommé Ogasawara Sadamune gouverneur de Shinano où se trouve sur le sanctuaire Suwa. Ce nouveau gouverneur soupçonne que des rescapés, et peut-être même Tokiyuki, se dissimulent chez Yorishige. Il veut tout faire pour les débusquer, quitte à menacer le maître du sanctuaire ouvertement.
Ce second tome des aventures de Tokiyuki est encore plus trépidant et loufoque que le premier. Comme Ogasawara Sadamune a une bonne vue, ses yeux sont dessinés de manière exagérée et ont presque une vie à part entière : ils peuvent par exemple murmurer. Idem pour les oreilles d'Ichikawa Sukefusa. Ce choix esthétique rend ces ennemis terrifiants d'aspect mais aussi ridicules, dans le bon sens du terme.
A l'image du tome précédent, Yorishige n'hésite pas à commenter les événements pour les lecteurs modernes, à coup de « cela devrait plaire aux lecteurs de shônen » ou autres références explicites à notre époque.
Les scènes d'action sont bien conçues. La première m'a particulièrement étonnée. Elle permet de découvrir un pan de la culture japonaise de l'époque, à travers le tir au chien. Les capacités spéciales et la personnalité acerbe de Kazama Genba, le voleur au masque de renard, contribuent également au suspense des scènes d'action de ce tome 2 en introduisant de nouvelles mécaniques de jeu... Car le manga fonctionne à nouveau comme un jeu, appelé jeu du démon, dont chaque combat est une manche. Ce tome nous propose d'ailleurs de voir deux nouvelles fiches de statistiques (charisme, force, loyauté, emblème, etc.) liées à un personnage, celle de Suwa Yorishige et celle de Ogasawara Sadamune.
J'ai aussi beaucoup apprécié les interactions entre les personnages, notamment celles entre Tokiyuki et son petit groupe de partisans. Ce sont tous des enfants et, même s'ils sont exposés à bien dangers, leurs plaisanteries apportent une touche de légèreté au récit.
Le dossier historique en fin d'ouvrage continue à nous familiariser avec les us et coutumes du Japon médiéval. Il passe sous silence les informations bien connues des Japonais mais reste néanmoins très agréable à lire.