Deux hommes attendent dans des ruines. Quand une femme en surgit, ils n’en croient pas leurs yeux, elle a survécu à la mission qui lui était confiée. Mais au lieu de lui donner la récompense qu’elle mérite, ils décident de l’attaquer, afin de garder la récompense pour eux. Hélas pour eux, elle ne se laisse pas faire. Elle, c’est Arane Heos, alias la traqueuse de cauchemars ou encore « le croque mitaine ».
Après avoir éliminé tous les hommes, sauf un, elle rejoint Bastione, son valet, à l’auberge, où ils décident de prendre la route de Heosias. Arane veut rejoindre une personne — une jeune fille, semble-t-il — qui ne doit pas être retrouvée par les paladins du royaume. Au cours du voyage, Arane se remémore sa rencontre avec Bastione, quand celui-ci n’était encore qu’un jeune homme désireux de l’aider dans ses combats.
On découvre ensuite quel est le travail exact d’Arane. Elle tue des créatures cauchemardesques qui prennent possession d’humains, appelés « rêveurs » ou « vaisseaux ». Si le lien entre la créature et le vaisseau est trop intime, elle doit alors se débarrasser du rêveur pour éliminer la créature…
Oneira est une excellente surprise !
Et ce pour plusieurs raisons. Déjà, le dossier presse est très chouette, constitué d’une enquête à suivre afin de résoudre un mystère. Il suffit de se munir de son smartphone et d’utiliser les QR code sur les illustrations des cartes, format A5, qui constituent le dossier. Ces cartes sont magnifiques et de très bonnes qualité. Les fichiers audios sont de la bonne durée pour ne pas lasser l’enquêteur, et les acteurs qui jouent les personnages plutôt bons.
Ce dossier de presse est déjà donc pour moi une belle réussite qui attire l’œil sur ce manga. De plus, j’ai eu la chance de rencontrer l’auteur sur une convention à Tours, et il m’a offert un ex-libris qui représente le personnage principal de l’histoire. J’étais donc comblée après avoir échangé quelques mots avec lui.
Mais le gros bonus, dont tout le monde peut profiter, c'est la bande son qui peut accompagner la lecture. Celle-ci est disponible sur différents réseaux de streaming via un QR code placé à l'intérieur de la jaquette du livre. Le timing est calibré pour des lecteurs moyens, donc chaque morceau peut accompagner le lecteur tout au long de sa découverte des différents chapitres, car il y a un morceau de musique par chapitre. Et je dois avouer que ça aide beaucoup pour l'immersion dans l'histoire, car les thèmes musicaux collent parfaitement aux ambiances et aux scènes dessinées.
Pour en revenir au manga, j’avoue que j’aime beaucoup le trait, qui n’est pas purement « manga » pour les personnages. Si Arane a des traits fins, un visage ovale et de magnifiques cheveux blonds, les autres personnages ne sont pas des archétypes et beaucoup ont des traits rudes, qu’on retrouve plus facilement dans la BD franco-belge. Les décors et les fonds sont soignés, et si on pourrait regretter qu’une bonne partie de l’intrigue se situe dans le passé (à cause du fond noir omniprésent), on comprend très vite qu’on en a besoin pour comprendre les événements actuels.
Quant à l’histoire, pour l’instant je suis conquise. J’aime les héroïnes « badass » et pour l’instant Arane remplit parfaitement mes critères. Même si elle apparaît d’un abord plutôt froid, on se rend compte très vite que beaucoup de choses lui tiennent à cœur et qu’elle fera tout pour protéger sa fille adoptive. Car oui, cette épeire a une fille qu’elle a adoptée. C’est un angle intéressant, surtout quand on découvre l’origine de cette jeune fille et qui elle est vraiment. On comprend pourquoi Arane veut la protéger à tout prix.
J’avoue que je pensais au départ que Oneira n’était qu’un one shot, mais j’ai très vite compris que la complexité de l’histoire ne pouvait pas se résoudre en un seul tome. J’ai donc hâte de découvrir la suite et de mieux comprendre comment tout va évoluer entre Eve et sa mère adoptive.