Herman Koch, l'auteur de best-sellers, écrit ici sa première autobiographie. En 1973, Herman Koch n'a que dix-neuf ans, il persuade son père de le laisser partir dans une ferme pour travailler en Finlande, et pour d'ici là se décider de ce qu'il souhaite faire comme études quand il rentrera aux Pays-Bas. La Finlande l'accueille chaleureusement malgré le dur travail dans les champs et avec le bétail sans omettre le climat glacial, mais le jeune homme blessé qui vient de perdre sa mère se surpasse, et même s'il n'est pas le meilleur des fermiers, il n'abandonne pas et découvre la vie paysanne nordique. Malgré son désir fou de solitude, il va se lier d’amitié avec les membres de la famille qui l'accueille, Matti et Ritva. Et puis surtout, il va faire la connaissance d’Anna, une belle Finlandaise dont il tombe amoureux…
C'est la Finlande que nous découvrons avant tout au début du livre. Herman Koch nous raconte ses débuts balbutiants entre la langue, les étrangers, le travail dans les champs qu'il découvre, jusqu'à la rencontre avec Anna. Et puis, retour à son enfance, et surtout à la vie proche avec sa mère à laquelle il était très lié, cette mère qu'il perdra prématurément. Avec son père, d'ailleurs, il entretient des relations difficiles surtout quand ce dernier partira avec "la veuve", sa maîtresse. Ce père adultère qu'il comprendra peut-être un peu trop tard.
Ici, Hermann Koch revient sur le deuil qui a marqué son adolescence, sur sa famille, et sur sa carrière d’écrivain. Et c'est ce pays si froid qu'est la Finlande qui va lui offrir un échappatoire en s'isolant, en vivant en reclus loin de sa vie chaotique néerlandaise. La Finlande soulagera son chagrin.
L'écriture est au final la solution. Coucher les mots sur le papier pour mieux avancer, faire le bilan, comprendre, chercher le mal ou le bien. Tout au long de ce roman, on pressent l'écrivain qui est en train de naître. C'est par pur hasard que j'ai lu ce livre. C'est sans regret car j'y ai découvert un adolescent perdu et qui au final a trouvé l'apaisement dans les mots. Herman Koch écrit de façon fluide, les courts chapitres s'enchainent et sa vie nous passe sous les yeux avec douceur malgré les épreuves traversées par l'auteur.