Ce numéro 78 de la série est construit autour de deux dossiers : l’un sur les invasions génétiques, l’autre sur la régénération cellulaire.
Le premier dossier, Invasions génétiques, a été élaboré par Jean-Pierre Laigle, décédé en 2020, et achevé par Martine Blond. Il comprend un article du même nom, très informatif et agréable à lire, assorti d’une bibliographie thématique, et est suivi d’une nouvelle de Micky Papoz, Ailleurs vient d’ici, qui tisse des liens intéressants entre SF, fantastique et folklore local.
Le second dossier, La régénération cellulaire, a été rédigé par Ludivine Picot. Dans son article La régénération est-elle uniquement l’affaire des supers ?, elle passe au crible la régénération des super-héros des grandes franchises actuelles. Elle interroge ensuite, dans Entretien avec un Cap’tain, un Youtubeur spécialisé dans le domaine de la science-fiction avant de partager une bibliographie commentée. C’est cette bibliographie que j’ai préférée dans le dossier car elle donne des envies de nouvelles lectures.
Deux nouvelles complètent ce dossier. La première écrite par Alexandre Gachet, Les androïdes rêvent-ils d’étoiles de mer numériques ?, abordent plusieurs thématiques de concert, des droits des androïdes à la technologie comme manière d’augmenter ou de suppléer aux capacités de l’être humain. La seconde, Sang-froid, est de Ludivine Picot et met en scène une petite fille qui va découvrir certaines choses sur sa famille et sur elle-même.
Revers de la présence de deux dossiers dans le numéro, la place réservée au reste du contenu est plus modeste que dans certains volumes précédents. En format papier, ce sont trois nouvelles hors dossier que vous découvrirez. Cinq pour le supplément numérique.
La première nouvelle, Mnémos et le contrat de légende, de Régis Catinaud, a obtenu le prix Alain le Bussy en 2022. On y suit Gangie qui négocie avec les peuples qu’elle rencontre l’incorporation de leurs légendes, de leurs héros dans l’histoire globale construite par l’École des Contrats de la Resmemoria. En partant à la recherche de Mnémos, elle va découvrir une autre manière de percevoir les héros et la transmission. Une nouvelle qui ouvre le numéro sur une note poétique.
Les trois nouvelles suivantes font appel à l’humour pour évoquer des futurs possibles de l’humanité. Dans La recette du Bonheur de Natalka Roshak, les extraterrestres laissent une étrange recette de vinaigrette qui pourrait bien transformer l’aspect de la planète tandis que dans Gros-Tas Garbo, de Steven Paulsen, des innovations dans le traitement des déchets ménagers pourraient faire peser une menace sur l’humanité. Gran Turismo, nouvelle du supplément numérique écrite par Laurent Litzenburger, revisite un fameux jeu-vidéo de manière insolite.
Enfin, la seconde nouvelle du supplément numérique, Dataparenting, de Laurent Crevon, est plus glaçant et traite de la parentalité et du désir de contrôle à l’heure de la multiplication des données sur les individus.
On retrouve dans ces numéros les rubriques habituelles de la série.
Dans celle sur la Musique et la SF, Jean-Guillaume Lanuque revient sur le groupe de rock Eloy aux concepts albums SF travaillés.
Dans Croisière au long (des éditions) du Fleuve, Didier Reboussin traite de son côté d’un auteur énigmatique, B.R. Bruss, qui avait déjà fait l’objet d’un article dans le numéro 20 de la revue Galaxies (nouvelle série).
La rubrique de Pierre Stolze, cette fois sur le voyage dans le temps et le bizarre, donne furieusement envie de se plonger dans les ouvrages qu’il évoque, et en particulier dans Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi.
Suivent ensuite des chroniques de livres par Lucie Chenu, Jean-Guillaume Lanuque, Jean-Mchel Calvez, Claude Ecken, Pierre Gévart, Noé Gaillard et Dounia Charaf, assurées sous la coordination de cette dernière. [S]trips et BD de Fabrice Leduc, en collaboration avec Jean-Guillaume Lanuque, nous présente une collection de BD adaptant les nouvelles du célèbre auteur de SF chinois Liu Cixin.
Enfin, comme son nom l’indique, 2 mois de cinéma F et SF de Jean-Pierre Andrevon, revient sur les dernières sorties.
Notons que ce numéro rend également hommage, en sus de Jean-Pierre Laigle, à Xavier Birnie-Scott, qui a été en charge du site Internet de la revue jusqu’à son décès en mai 2022.
