2023 sera une année faste pour Junji Itō puisqu’il fera l’objet d’une exposition immersive dans son univers fantasmagorique lors du 50e Festival de la bande dessinée d’Angoulême. En outre, Netflix diffusera une série d’animations adaptées de l’univers horrifique du mangaka, intitulée Junji Ito Maniac: Japanese Tales of the Macabre. Une véritable consécration internationale pour ce grand artiste de l’archipel nippon.
Ce volume anthologique reprend quatre des meilleurs récits de Junji Itō, l’un des maîtres japonais du manga d’horreur. Il est préfacé et commenté par Fausto Fasulo, directeur artistique adjoint du Festival d’Angoulême et animateur de l’espace manga du festival.
Le coteau aux pleureuses
Yuzuru et Mako forment un jeune couple et ont prévu de se marier sous peu. Avant cet événement, ils partent randonner dans une petite bourgade rurale quand ils entendent soudain ce qui leur semble être des pleurs. Voulant vérifier leur pressentiment, les lamentations les mènent devant une petite maison où se déroule une étrange cérémonie funéraire. Un homme du village leur explique que les sons entendus proviennent d’une pleureuse recrutée pour rendre hommage au défunt. C’est une vraie professionnelle exerçant un métier qui tombe inexorablement en désuétude. Le couple est rassuré par cette explication. Pourtant, depuis leur retour au domicile conjugal, le comportement de Mako a radicalement changé : elle ne cesse désormais de pleurer pour des choses insignifiantes, sans pouvoir se contrôler. Yuzuru est alors loin d’imaginer le destin de sa fiancée.
Un récit mené brillamment qui s’inspire de la culture japonaise autour des défunts.
Maudite madone
Junji Itō nous plonge ici dans le quotidien d’une école religieuse pour jeunes filles. Dès l’ouverture du récit, ce lieu clos par de hauts remparts semble habité par un climat délétère. Maria, une adolescente qui vient d’arriver, va subir l’emprise du directeur et de son irascible épouse rongée par la rancœur face à ce mari volage.
Ancré dans un épisode de l’Ancien Testament, Maudite madone est un conte gothique macabre inspiré.
La rivière spectrale d’Aokigahara
Norio Taniguchi, atteint d’une maladie incurable, se rend au cœur de la forêt des suicidés, au pied du mont Fuji. En s’enfonçant dans la forêt, il découvre une grotte qui ressemble étrangement à la tête d’un dragon. On dit que, de cette cavité, les âmes sont recrachées comme un torrent de boue.
S’inspirant d’un mythe de la culture nippone, l'auteur inscrit dans cette histoire les légendaires fantômes qui hantent la culture populaire de l’archipel.
Léthargie
Un adolescent s’interroge sur l’identité d’un tueur en série. Serait-il cet homme recherché qui sévit pendant la nuit ? Le jeune homme semble, en effet, être enclin à des pertes de mémoire.
Un thriller original où la mort qui rôde n’est pas toujours la fin du chemin.
