Ashtiri a été capturée quand elle était enfant pour être vendue comme esclave. Grâce à l’intervention de sa sœur aînée, Senel, elle est parvenue à s’échapper mais, marquée comme esclave, elle n’a pu revenir sur sa terre natale.
Les années ont passé. Adolescente, Ashtiri survit en tant que voleuse dans la ville de Tyniry. Elle espère gagner assez d’argent pour acheter sa liberté et celle de Riniri, prostituée qui a joué le rôle de sœur de substitution pour elle. Quand on lui propose de dérober un objet valant son pesant d’or, Ashtiri suspecte bien une entourloupe, mais l’opportunité est trop belle pour qu’elle ne tente pas sa chance. Bien vite, elle se trouve mêlée à une quête qui la dépasse : pour contrer un fléau menaçant le monde, elle va devoir s’allier aux esclavagistes et trouver un être légendaire, le dernier lion d’albâtre.
Commençons par dire que le livre en lui-même est magnifique : la jaquette, superbement illustrée, peut être ôtée pour révéler la carte de l’univers. C’est ludique, bien conçu et visuellement bluffant. Les amateurs de cartographie fantasy seront aux anges ! Quant aux amateurs en herbe de hiéroglyphes et de codes en tous genres, ils pourront s’amuser des signes indexés en fin d’ouvrage. Autrement dit, je suis tombée sous le charme de cette présentation et de l’ouvrage en tant qu’objet.
L’intrigue en elle-même applique une formule déjà vue ailleurs, celle de la jeune fille survivant en hors-la-loi et confrontée à un danger encore plus grand, mais se distingue des autres récits du même type par son inspiration égyptienne. Je me considère d’ordinaire comme bon public pour ce type de roman. Pourtant, la sauce n’a pas pris pour moi. J’ai cherché en vain pendant des pages la raison de mon détachement face à l’histoire. L’action est au rendez-vous. Les personnages sont confrontés à des épreuves pour le moins dramatiques, dont l’esclavage n’est qu’une partie. Bien qu’Ashtiri soit le personnage principal, le roman alterne les points de vue entre plusieurs autres protagonistes, dont Senel et Riniri, ce qui nous permet de suivre divers pans de l’intrigue simultanément. C’est aussi un procédé que j’apprécie en temps normal.
Après avoir soumis quelques pages à un autre lecteur, j’ai réussi à mettre le doigt sur ce qui ne m’a pas permis d’apprécier ma lecture : le style d’écriture. L’auteure nous donne souvent bien trop de détails. En outre, les phrases comportent beaucoup de juxtapositions. Il s’en dégage une certaine impression de lourdeur. Alors que c’est un ouvrage jeunesse, je suis sortie de ma lecture essoufflée et j’ai dû me forcer pour avancer. Le choix du vocabulaire est également curieux. On passe du très recherché au banal, avec parfois même des notes de lecture explicatives. Par exemple, on a des notes explicatives pour « capitaine » et « goélette » mais aussi pour « encorbellement », « impavidité » et pour « traboule ». Certes, que le livre se destine à la jeunesse ne signifie pas qu’il faille abandonner la précision dans le vocabulaire… toutefois, je pense que cela a aussi joué dans ma lassitude.
En conclusion, Le dernier lion d’albâtre est un très bel ouvrage. Les amateurs de mythologie, de femmes fortes, de quête épique pourraient l’apprécier s’ils accrochent au style de l’auteure.