Les Chroniques de l'Imaginaire

Les Garloup - Daniel, Marie-Catherine

Louise a quatorze ans et tout n’est pas rose dans sa vie. Ses parents sont en plein divorce et son grand père a été victime d’un AVC qui la laissé affaibli. Elle n’est donc pas vraiment enthousiasmée pour aller passer ses vacances chez lui, accompagnée de sa mère.

Quand elle arrive, elle constate que son grand père n’est pas en aussi mauvaise santé qu’elle le pensait, mais elle découvre surtout qu’elle a un double d’elle-même qui vit dans les environs… et qui s’enfuit en courant quand elles se rencontrent au détour d’une allée de supermarché.

Qui est cette fille qui lui ressemble comme une jumelle ? Pourquoi s’est-elle enfuie ? Et pourquoi Louise a-t-elle été confondue avec l’inconnue quand elle a aidé Antoine qui était blessé ? Beaucoup de questions se posent, et quand Louise apprendra la vérité, c’est tout son petit monde qui sera bousculé.

Un très bon roman jeunesse sur le thème des loups-garous, mais pas de ceux qui peuvent faire peur. C’est une très bonne métaphore de la différence, du repli sur soi pour se protéger, mais ensuite de l’acceptation de Louise, sans aucune réticence quand elle est reconnue comme une des leurs.

L’histoire est sympa, même si la description des entrainements et des combats de chiens est un peu violente dans le dernier tiers du livre, ce n’est jamais gratuit ni exagéré. De plus, l’autrice arrive à rendre très sympathique une figure du fantastique habituellement montrée comme très violente et trop impulsive en mettant en avant son côté humain, le tout dans un roman jeunesse, peu coutumier du genre.

Elle utilise aussi du vocabulaire soutenu et pas du tout infantilisant (chaulé par exemple, pour les murs de la ferme, ou cauteleux pour définir un sourire), et j’avoue que j’aime beaucoup cette façon d’écrire, qui ne prend pas les lecteurs pour des abrutis, et leur apprend des mots. Mais peut être qu’une définition en bas de page aurait pu être judicieuse pour ces deux mots, étant donné qu’ils ne sont que rarement utilisés en littérature jeunesse.

A noter aussi que ce volume utilise une police spéciale pour les personnes dyslexique. C’est une excellente chose même si, en tant que personne non dyslexique, j’ai eu un peu de mal à m’habituer à l’interlignage plus important que dans un roman avec une police plus conventionnelle.

Une très bonne surprise donc que ce roman qui apporte de la nouveauté, à la fois en jeunesse et en fantastique. Il y a de plus une sorte de bonne humeur permanente qui émane du récit et qui le rend très rafraichissant à lire. Je le conseille !