Les Chroniques de l'Imaginaire

Les agents - Courtois, Grégoire

Les agents sont comme vous et moi : ils travaillent toute la journée, surveillant les chiffres qui défilent inlassablement sur leurs écrans. Mais dans ce futur imaginé par l'auteur, la ressemblance s'arrête là.

Les agents vivent sur leur lieu de travail, dans leur tour immense, à leur étage, chacun dans son box, tous dirigés par des machines, celles qui régissent le monde. La journée commence à 5h15 et se termine à 0h15. Plusieurs pauses de 15 minutes sont accordées aux agents. Et c'est pendant ces pauses que les stratégies se mettent en place.

Les agents se regroupent en guildes. Certaines sont puissantes, comme la Colonne Rouge, et d'autres tentent juste de survivre. Chaque guilde a pour but de s'agrandir, pour agrandir son territoire, et lorsqu'une nouvelle proposition de prêt tombe sur leurs boites mails, ça devient une vraie guerre.

Les suicides sont nombreux, et lorsqu'un agent disparait, un autre est envoyé par les Hairaches. Mais si ce remplaçant apparait en milieu de mois, les hostilités sont lancées. En général, un remplaçant de milieu de mois ne tient pas longtemps. Mais lorsque Hick va franchir la porte des Hairaches, toutes les stratégies des différentes guildes vont tomber à l'eau.

Hick, c'est le hic. Bon, jeu de mots facile me direz-vous, mais ce n'est pas innocent. Et le prénom de ce remplaçant n'est certainement pas dû au hasard. Outre les Hairaches (chacun aura deviné qui cela représente), on va rencontrer aussi la guilde puissante Kon-Ta, une autre guilde au joli nom de Oditte et une catégorie d'agents dénommés les Moinzins.

Le roman suit une petite guilde sans nom connu, composée d'individus voulant simplement survivre. Ils réussissent à faire entrer Hick dans leur guilde. Mais les événements vont s'enchainer et s'amplifier, entrainant une déferlante de violence et de morts.

Une allégorie bien particulière du monde du travail, racontée à l'excès mais dont chaque trait, certes forci, est vrai. C'est surprenant, très intelligemment mené et raconté, parfois oppressant puisqu'on ne sort jamais de cette tour, on ne saura pas comment est l'extérieur, comment vivent les agents licenciés renvoyés à la rue, au milieu des centaines de tours contenant des milliers d'agents, qui sont érigées partout.