Les Chroniques de l'Imaginaire

Un monde nouveau (KiloMètre Zéro - 3) - Piatzszek, Stéphane & Bossard, Florent

Troisième et dernier tome de cette saga familiale. Les Koechlin n'ont pas dit leur dernier mot. 

A Mulhouse, en 1836, Le père, Nicolas Koechlin est un homme ambitieux et qui n'a qu'un but : la création de la première ligne internationale de chemin de fer. Il est l'homme le plus riche d'Alsace et n'hésite pas à se mettre en difficulté financière pour atteindre son but : construire la ligne de train Strasbourg/Bâle. C'est le projet d'une vie, un projet fou qui connaîtra des coups bas et de la jalousie. Mais que faut-il donc faire pour survivre à ce dix-neuvième siècle, célèbrement connu pour sa révolution industrielle ?

C'est avec appétence que j'ai retrouvé notre famille si liée. Nicolas, le père, rêve toujours d'un autre monde et continue vers son but ultime : relier Strasbourg à Bâle en Suisse ; et pourquoi pas trouver les portes de l'Orient, aidé de ses deux fils. Quand à Salomé, sa fille, celle-ci n'oublie pas le monde d'en bas et est toujours à l'écoute pour défendre les ouvriers, les femmes et les enfants via ses articles dans la presse locale. C'est l'occasion pour elle de s'émanciper et l'auteur Stéphane Piatzszek met en avant cette envie.

C'est une bande dessinée générationnelle qui nous est révélée ici, car la passation de pouvoir est bien présente. Les anciens ont eu les rêves et les idées, et les jeunes sont là pour continuer ces réalisations complètement dantesques; C'est le respect de chacun qui est souligné. Malgré l'époque, nous avons là une famille moderne qui ne s'arrête pas aux coutumes, faisant face aux difficultés.

Ce dernier tome finalise très bien cette saga historique. J'ai pu lire cette série avec plaisir, tout en apprenant cette histoire alsacienne que je ne connaissais nullement. Le scénario est riche. Stéphane Piatzszek nous livre là des personnages attachants qui, malgré le dur travail, ne manquent pas d'ambition. Rien n'est oublié, aussi bien les manufactures, les conditions des ouvriers que la dureté du travail. Les dessins et couleurs de Florent Bossard collent à l'époque. Les personnages sont dessinés avec grâce et élégance pour la noblesse, et sont criants de vérité pour dépeindre le peuple ouvrier.

En bref, une histoire familiale dans la grande Histoire de la révolution industrielle. Nous avons là un récit fascinant et révélateur d'une époque qui a connu l'essor de notre monde moderne.