Quarante ans auparavant, les États-Unis sont entrés en guerre civile. Le pays s’est effondré pour laisser place à dix territoires. L’un d’eux, Verity, est en quarantaine depuis l’apparition d’étranges phénomènes. Dans sa capitale, la ville de V-City, les actes violents des hommes donnent en effet naissance à des monstres : les Corsai, des créatures faites d’ombres, de crocs et de griffes ; les Malchai, sortes de vampires ne craignant pas la lumière du soleil et les Sunai, plus énigmatiques et peu nombreux, qui se repaissent de l’énergie vitale de leurs victimes.
August vit dans le quartier Sud de V-City. Il est l’un des rares Sunai. Apparu enfant, il a été recueilli par Henry Flynn, le leader du quartier, qui milite pour la lutte contre les Malchai et les Corsai. Là où Leo, un Sunai qu’il considère comme son frère aîné, s’épanouit pleinement dans la traque des monstres et humains corrompus, August peine à trouver sa place tant il aimerait être humain. Un jour, son père décide de lui confier une mission un peu spéciale : s’infiltrer dans un lycée du quartier Nord pour tenter de se rapprocher de Katherine Harker, la fille de l’impitoyable dirigeant du quartier Nord.
Katherine, surnommée Kate, donnerait tout pour se rapprocher de son père, le terrifiant Callum Harker. Violences physiques, vol, incendie, tous les moyens sont bons pour se faire renvoyer des établissements où il l’envoie et rentrer auprès de lui, à V-City. Elle croit tenir sa chance de reconstruire sa famille quand il décide de l’envoyer dans un lycée du quartier Nord. Mais Kate peine à s’adapter à ce nouvel environnement. Dans le quartier Nord, tous craignent et adulent son père car celui-ci assure la protection des habitants en échange d’argent. Et tant pis pour ceux qui ne peuvent pas payer. Alors qu’elle tente d’endurcir son cœur, la jeune fille rêve de plus en plus d’une vie où elle ne serait pas forcée d’être violente.
This savage song est un roman postapocalyptique, dystopique et fantastique. Il nous emmène à la découverte de deux adolescents s’efforçant de demeurer ou de devenir humain et d’envisager l’avenir dans un monde où la violence et la mort sont omniprésentes. D’un chapitre à l’autre, la narration oscille entre Kate et August, mettant en lumière leurs différences comme leurs points communs.
L’ouvrage regorge des mêmes qualités qui font le sel des autres romans de l’auteure. V.E. Schwab parvient avec brio à alterner les moments introspectifs, qui nous plongent dans les tourments psychologiques de ses personnages, et les scènes d’action, rythmées, sanglantes, finement chorégraphiées. L’auteure parvient très vite à nous intéresser au sort des protagonistes et nous donne envie de les suivre dans leurs aventures. On se laisse vite prendre par l’enchaînement des problèmes auxquels ils sont confrontés.
Les monstres de cet univers sont bien trouvés puisque l'auteure se joue des représentations traditionnelles pour créer des créatures uniques rappelant tout de même les vampires, loups-garous et autres entités surnaturelles bien connues.
Cet ouvrage m’a laissée sur ma faim en termes de construction d’univers. On en apprend bien un peu plus à travers du cours d’histoire auquel assistent nos protagonistes mais tout ceci reste bien nébuleux. Peut-être cette dimension est-elle plus développée dans le second tome ? Il est difficile de mentionner les autres bémols sans dévoiler des éléments de l’intrigue. Toutefois, je dirais que j’ai eu du mal à comprendre la nature de la relation entre Kate et August car les premières scènes les montrant ensemble n’expliquent pas leurs réactions ultérieures. D’autre part, les grandes révélations de l’ouvrage n’en sont pas vraiment pour le lecteur aguerri de ce style de récit. Heureusement, il reste du suspense puisqu’on ignore à quel moment Kate et August vont découvrir la vérité par eux-mêmes et s’ils vont sortir indemnes des périls qu’ils devront affronter.
Pour résumer, The Savage Song est un roman Young Adult de très bonne facture : des personnages agréables à suivre, des monstres un poil insolites, de l’action et du suspense. En bonus, il peut se lire de manière indépendante de sa suite puisque sa résolution est pleinement satisfaisante en elle-même.